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Un an de pandémie: un an à se serrer les coudes à RDP

Sonia Longpré-Marcoux en train de distribuer des denrées.
Pendant 20 semaines, le Centre récréatif a servi de banque alimentaire d'urgence. Photo: Clara Loiseau/Archives Métro

La COVID-19 a frappé fort dans Rivière-des-Prairies, l’un des quartiers les plus touchés par la maladie à Montréal. Dès les premières semaines, la communauté s’est serré les coudes pour venir en aide aux plus démunis. Un an plus tard, ce qu’on constate par-dessus tout, c’est un vif besoin de parler.

Avant la pandémie, Marie-Rose Duclair se tenait dans les marchés publics avec les créations de son entreprise, SacaMarie, des sacs réutilisables de toutes les couleurs. Au printemps, elle s’est plutôt mise à faire des masques.

«Tout le monde faisait des masques alors mes commandes ont décliné», dit celle qui travaille maintenant dans un atelier de broderie, en plus de faire du porte-à-porte avec la brigade Info-COVID mise en place récemment dans le quartier.

Cellule de crise

La situation en a pris plusieurs de court au printemps.

Pendant que Mme Duclair se lançait dans la fabrication de masques, plusieurs résidents perdaient temporairement leur emploi.

Rapidement, les organismes du quartier ont mis sur pied une cellule de crise. Pendant 20 semaines, le Centre récréatif s’est transformé en centre de collecte de denrées alimentaires.

«On voyait des gens qui n’avaient jamais fait appel à l’aide alimentaire qui avaient perdu leur emploi», se souvient Sonia Longpré-Marcoux, agente de développement à l’initiative 1,2,3 Go de Rivière-des-Prairies.

La pandémie a montré à quel point les organismes communautaires étaient essentiels, selon elle.

Même son de cloche du côté de Karine Tremblay, directrice de la Corporation communautaire de Rivière-des-Prairies. «La Santé publique a un rôle à jouer, mais les organismes communautaires peuvent être complémentaires pour rejoindre les populations vulnérables», déclare-t-elle.

Elle croit toutefois que la pandémie a accéléré la fragilité des organismes, plus que jamais tributaires de financement à court terme, associés à des projets plutôt qu’à la mission.

«C’est sûr qu’une situation comme celle-là, ça amène les gens à se serrer les coudes, à travailler ensemble.» – Sonia Longpré-Marcoux, agente de développement à l’initiative 1,2,3 Go

Besoin de parler

En un an, l’aide a donc évolué en fonction des besoins, mais aussi en fonction du financement d’urgence disponible.

La nouvelle brigade Info-COVID a par exemple pu être mise sur pied grâce à Fondations philanthropiques Canada.

Au-delà des pertes d’emplois et des besoins financiers, ce que les agents constatent par-dessus tout, c’est le besoin de parler.

«Quand ils ouvrent la porte, les gens ont une lueur dans les yeux. Ils veulent nous parler, même si c’est quelques minutes dans le froid», témoigne Marie-Rose Duclair.

Les résultats préliminaires des questionnaires distribués laissent entrevoir des deuils non résolus et des moments marquants manqués.

«Que ce soit une naissance, un mariage ou des funérailles, les gens le nomment. Ça joue beaucoup sur le plan de la santé mentale», constate Mme Longpré-Marcoux.

Dans l’avenir, les organismes se pencheront sur les effets collatéraux de la pandémie, autant pour les jeunes, privés de lieux pour se réunir, que pour les plus vieux.

7 557

C’est le nombre de cas de COVID-19 dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles depuis le début de la pandémie.

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