Chasse au chevreuil urbain
Un recensement aérien récemment effectué par le ministère de l’Environnement a révélé que 41 cerfs peuplent la pointe de l’Île et les employés du parc-nature notent une augmentation. En plus de menacer certaines espèces de plantes et de ravager les potagers, la présence des bêtes pose un problème de sécurité routière.
La Ville rencontrera donc le ministère de l’Environnement au cours de la semaine pour faire le point sur la situation et envisager des solutions. L’administration devrait poser des actions d’ici les prochains mois, assure Réal Ménard, l’élu responsable des dossiers environnementaux au comité exécutif de la Ville.
« Nous allons voir quel type d’intervention sera autorisée pour contrôler ce cheptel de chevreuils, explique-t-il. Le ministère est en train d’analyser la situation, mais pour l’instant nous ne savons pas qu’est-ce qu’il va nous proposer. »
Actions directes
La chasse, la déportation et la stérilisation sont parmi les options envisageables, selon Éric Jaccard, biologiste au ministère.
« Rien n’est décidé, prévient-il. La municipalité a tout un travail à faire avant de prendre une décision et de déterminer le mode de gestion adapté à Montréal. Il y a bien sûr tout un volet de sécurité très important, mais nous ne sommes pas encore rendus là. »
Pour régler les problèmes de surpopulation, le ministère privilégie souvent l’accès à la ressource pour la chasse sportive en délivrant des permis spéciaux, en étendant les périodes de chasse et en augmentant les quotas proies. Une méthode efficace et peu coûteuse, selon le biologiste.
Cette façon de faire a d’ailleurs permis de réduire la population de cerfs sur l’ensemble du Québec, alors qu’ils étaient trop nombreux dans les années 2000. On compte maintenant une moyenne d’un animal par 4 ou 5 km2.
Dans la région montréalaise, l’absence de prédateurs humain et animal permet encore aux populations de cerfs de croître sans entrave. Pourtant, la chasse du cerf de Virginie à l’aide d’une arme à chargement par la bouche, d’une arbalète et d’un arc est permise. Il est toutefois interdit de chasser dans les parcs-nature.
Enfermé
Outre les actions directes sur les populations, la municipalité pourrait opter pour l’installation de clôtures afin de restreindre les bêtes à l’intérieur du parc-nature. Cette mesure ne permettra toutefois pas de sauver les plantes menacées par les ruminants.
« On a un problème de chevreuil, mais c’est un beau problème. Il y a des citoyens qui disent: chassez-les et amenez-les ailleurs, mais on ne veut pas s’en débarrasser », conclut Richard Guay, conseiller de ville.
Les castors
Lorsque les municipalités ont des problèmes avec les castors, le même genre de mesure qu’avec les cerfs peut être pris. Toutefois, il existe également des méthodes de réduire les dégâts causés par ces rongeurs.
Par exemple, en installant des grillages sur la base des arbres, les municipalités peuvent éviter de voir s’abattre les arbres de leur parc riverains. De plus, pour éviter que les castors n’inondent des territoires, les spécialistes de la faune peuvent installer un dispositif d’écoulement à l’intérieur même du barrage construit par le castor. Cet appareil peu coûteux peut s’avérer d’une efficacité redoutable sans toutefois déranger l’animal, selon le biologiste Éric Jaccard.
(En collaboration avec Samantha Velandia)