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Le comité citoyen de Sanimax accueilli avec scepticisme

Photo: Archives

La mise en place d’un comité de citoyens et d’élus par Sanimax laisse des résidents de Rivière-des-Prairies dubitatifs. Ils réclament plutôt des actions concrètes de la part de l’entreprise de récupération de viandes et de sous-produits d’animaux pour mettre fin aux odeurs nauséabondes dégagées par l’usine dans le quartier.

Présidé par l’ex-ministre libéral fédéral Rémi Bujold, le comité s’est réuni pour la première fois le 9 juillet. Il est composé de trois citoyens, des élus du quartier, de même que de représentants de Sanimax. Les rencontres ne sont pas ouvertes au public.

Vincent Brossard, vice-président de Sanimax, explique qu’en tout, sept citoyens ont manifesté leur intérêt à la suite de l’appel d’offres de l’entreprise. Une élection par visioconférence a ensuite été tenue afin de choisir les représentants des secteurs est, ouest et sud de Rivière-des-Prairies.

Des citoyens sceptiques

Pour Berta Riciutti, mobilisée dans le dossier depuis plusieurs années, il s’agit tout simplement d’une opération de relations publiques. Elle se demande quel sera le mandat réel des trois citoyens choisis. «Est-ce que ce sera juste de s’asseoir et d’écouter ce que Sanimax dit?»

Elle ajoute que l’entreprise a mis en place plusieurs comités semblables dans le passé et que « rien de concret ne s’est jamais réalisé », sans compter qu’elle a tenté de joindre les trois citoyens membres du comité, sans succès.

«On ne les connaît pas. Ils n’étaient pas là à la manifestation [du 4 juillet]», mentionne pour sa part Enzo Commisso, un résident du quartier qui a décidé de se mobiliser plus activement dans ce dossier au début de cet été.

Des mesures concrètes réclamées

Lisa Christensen, conseillère d’arrondissement dans le district de la Pointe-aux-Prairies, a tenu à se joindre au comité en tant qu’élue, même si elle préférerait voir des actions concrètes de la part de l’entreprise.

«On continue de collaborer avec Sanimax, c’est sûr, mais ce n’est pas à ce comité-là qu’on va régler les affaires», laisse-t-elle tomber. Elle a malgré tout insisté pour le comité se réunisse au moins une fois par mois pendant l’été.

Pendant ce temps, elle demeure en communication avec des membres du comité SOS Sanimax, dont certains ont fait partie d’autre comités mis en place par l’entreprise dans le passé. Elle dit comprendre pourquoi ils sont découragés.

«Je cherche des actions concrètes, un plan d’action», a-t-elle répété. Elle souligne que l’arrondissement continue de recevoir des plaintes de la part de citoyens via le protocole mis en place par la Ville.

« J’écoute, mais je prends ça avec un grain de sel. Je me demande ce que ça va donner concrètement. » – Lisa Christensen, conseillère d’arrondissement dans le district de la Pointe-aux-Prairies.

Une démarche qui a fait ses preuves, selon Sanimax

Vincent Brossard affirme comprendre le scepticisme des citoyens, sans toutefois le partager. «[Le comité], c’est une pièce maîtresse dans les efforts qu’on tente de faire depuis un an pour s’ouvrir, être transparent, mieux communiquer», a-t-il fait valoir.

Il affirme que le comité revoit les actions de l’entreprise concernant les plaintes au sujet des odeurs, en plus de permettre d’écouter les préoccupations des citoyens. Un comité semblable, mis sur pied à Québec il y a environ 20 ans, porte ses fruits, selon lui.

Il ajoute que Sanimax a commencé à mettre en place des mesures d’automatisation grâce à l’intelligence artificielle en décembre. «Ça nous a permis d’optimiser des secteurs critiques de notre usine afin de limiter les erreurs humaines», a-t-il expliqué.

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