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La forêt laurentienne s’implante sur le campus du Cégep Marie-Victorin

projet de forêt laurentienne sur le campus Marie-Victorin
Renée Lemieux et Éric Boisvert vont planter plus d’une vingtaine d’arbres et de plantes issus de la forêt laurentienne dans les jardins de Skawanoti. Photo: Yohann Goyat / L'informateur

Éric Boisvert, étudiant en sciences de la nature au cégep Marie-Victorin s’est lancé dans une aventure environnementale. Celle de ramener la forêt laurentienne sur le terrain de son école. Grâce à ce projet d’envergure, il a pour but de sauver les espèces indigènes avec la plantation de différents arbres et plantes comestibles.

« J’en ai tellement rêvé de ce projet si vous saviez », lance Éric avec un grand sourire. Après des mois de réflexion et d’études, l’heure est enfin arrivée de passer à la phase de plantation.

Aidé de Renée Lemieux, conseillère à la vie étudiante-environnement et développement durable au Cégep Marie-Victorin, ils sont allés ensemble à Saint-Côme chercher la vingtaine d’espèces indigènes qu’ils vont planter dans les jardins de Skawanoti.

Éric Boisvert précise que les végétaux ont été « sauvés» d’une possible destruction. Les arbres, plantes et autres fougères ont été récupérés sur de futurs sites de construction.

« Aucune de ces espèces n’a été cueillie sur des sites privés ou dans des parcs nationaux », insiste-t-il.

On y retrouvera, entre autres des épinettes noires et blanches, des mélèzes laricins, des sapins baumiers ou encore des pins gris.

Du côté des feuillus, on pourra y voir des érables à sucre. « Une espèce présente sur l’île de Montréal pendant de nombreuses années, mais désormais en voie de disparition à cause de la pollution et de la prolifération de l’érable de Norvège », explique le jeune étudiant.

Expérimentation

Depuis deux ans, l’amoureux de la nature expérimente l’implantation d’espèces indigènes dans son jardin.

Une expérience utile et enrichissante pour la nature puisqu’il a pu constater le retour de certains insectes et oiseaux autour de chez lui. Des couples de cardinal, des moqueurs-chats ou encore des mésanges et merles ont élu domicile pas loin d’où il habite.

« Ce projet est une manière de ramener la forêt laurentienne proche des personnes qui ne peuvent pas se déplacer », affirme-t-il.

Nous assistons petit à petit à l’extinction de beaucoup d’espèces indigènes sur l’île de Montréal.

Éric Boisvert, étudiant en sciences de la nature au Cégep Marie-Victorin.

Cependant la majorité des espèces plantées poussent dans un environnement humide avec un ensoleillement quasi direct et quotidien.

« La terre reste pourtant très sèche ici sur le campus, nous allons devoir ajouter de la mousse de sphaigne, utile pour garder les sols humides », détaille M. Boisvert.

« C’est un défi intéressant et ce projet reste avant tout expérimental », ajoute Renée Lemieux.

Éducation

Ce projet de forêt laurentienne a également un côté éducation au sein des jardins du campus Marie-Victorin.

« C’est un beau site d’éducation !», s’exclame la conseillère à la vie étudiante. Elle qui a accueilli cette proposition de projet avec un grand enthousiasme.

Les étudiants pourront visiter les jardins et faire la connaissance d’une végétation en voie d’extinction à Montréal.

Pour les professeurs aussi, ce sera l’occasion de montrer à leurs étudiants directement sur place de quels types de végétation ils évoquent lors de leurs cours de science.

« La construction d’espaces résidentiels tue la flore et en particulier les espèces indigènes qui ont un impact majeur sur notre écosystème », déplore le jeune étudiant.

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