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Recherche sur le coronavirus: les volontaires se font attendre à Montréal

La Clinique de prévention du diabète fait partie de l’Institut de cardiologie de Montréal.
La Clinique de prévention du diabète fait partie de l’Institut de cardiologie de Montréal. Photo: Archives Métro

Une étude pour vaincre les symptômes les plus dangereux du coronavirus a été mise sur pied à la vitesse de l’éclair à l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM). Pourtant, les volontaires tardent à se faire connaître, selon le directeur de recherche.

«On a un peu plus de 100 personnes atteintes de la COVID-19 qui ont répondu à l’appel depuis l’annonce de l’étude le 23 mars dernier, alors qu’on souhaite que 6000 d’entre elles se présentent», indique le Dr Jean-Claude Tardif, cardiologue et directeur du Centre de recherche de l’ICM.

Une soixantaine d’employés ont été dépêchés pour répondre aux lignes téléphoniques afin de rejoindre les personnes voulant prendre part à la recherche. Ceux-ci seraient capables de recevoir deux à trois fois plus d’appels.

Le Dr Tardif ne s’en fait pas trop vu les circonstances. «C’est un cas de force majeure, on a tout fait en urgence. Aussi, c’est toujours normal que ça prenne du temps à trouver des volontaires au début d’une étude.»

Toutefois, l’expert en santé du cœur implore les personnes infectées par le coronavirus à participer.

«Si vous avez un diagnostic, que vous n’êtes pas hospitalisé et que vous avez au-dessus de 40 ans, contactez-nous. En plus d’aider vos compatriotes, ça pourrait aussi vous être bénéfique», insiste-t-il.

Un médicament déjà en circulation

Effectivement, le médicament que l’on souhaite tester auprès de milliers de Canadiens, la colchicine, est bien connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et ses effets ont été maintes fois étudiés.

«C’est un médicament qui est vieux comme le monde. Son efficacité a été démontrée dans l’atténuation des symptômes de la péricardite virale et de la goutte» – Dr Tardif, directeur du Centre de recherche de l’Institut de Cardiologie de Montréal.

Or, le Dr Tardif croit que l’inflammation, surtout lorsqu’il s’agit de ce que l’on nomme de «tempêtes inflammatoires», est l’un des symptômes les plus mortels de la COVID-19.

«Si on regarde les pandémies de la grippe espagnole et du coronavirus, on se rend compte que la plupart des enfants atteints vivent moins de complications. C’est parce qu’avant la puberté, le corps a une meilleure capacité de mettre un frein à l’inflammation. Aussi, avec les leçons préliminaires que l’on a tirées de la Chine et de l’Italie, un important nombre de complications était lié aux tempêtes inflammatoires, c’est-à-dire lorsque le système immunitaire s’attaque aux organes, dont les poumons», explique-t-il.

De plus, la colchicine est facile et peu couteuse à produire, selon l’expert.

«On a déjà 200 000 comprimés du médicament et du placebo qui ont été fabriqués en une semaine par l’entreprise pharmaceutique montréalaise, Pharmascience.»

L’étude prévue pour une durée d’un mois se fera entièrement à distance. Les volontaires seront contactés par l’équipe du Dr Tardif et ceux qui seront sélectionnés recevront leurs comprimés par livraison à domicile. Des suivis se feront ensuite par téléconférence.

Pour participer à l’étude, contactez le 1-877-536-6837.

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