Étudier l’agriculture urbaine au secondaire, c’est maintenant possible
L’école secondaire Louis-Joseph Papineau a créé la première option au Québec dédiée à l’étude de l’environnement et de l’agriculture urbaine (EAU).
À l’origine du projet, il y a les Jardins des Patriotes. Ces jardins qui se trouvent sur le terrain de l’école ont été créés en 2016 dans le but de développer un projet d’agriculture urbaine à mission sociale pour les jeunes de 15 à 21 ans.
Quelques années après l’implantation de ce projet, les jeunes de l’école et leurs parents semblent sensibles à la question environnementale.
«Après une consultation au sujet des activités qu’on pourrait proposer aux élèves, on s’est rendu compte qu’il y avait un fort intérêt pour l’environnement et l’agriculture urbaine. Plutôt que d’en faire une simple activité on a pris le parti de l’intégrer vraiment aux cours et d’en faire une option à part entière», explique Caroline Claveau, directrice de l’école Louis-Joseph Papineau.
Pour réaliser ce projet, l’école a noué un partenariat avec l’École des métiers de l’horticulture de Montréal (ÉMHM) qui participe à former l’enseignante de l’école Louis-Josephe Papineau chargée de cette option. Une enseignante de l’ÉMHM est aussi présente lors de plusieurs cours techniques et théoriques.
Cette initiative a également été soutenue et reconnue par le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour son caractère innovant.
«Ce projet encourage la réussite scolaire des jeunes en leur offrant un lieu stimulant, enrichissant et novateur», s’est ainsi réjouit Robert Gendron, directeur général du CSSDM.
La théorie et la pratique
Cette option qui occupe deux heures de cours sur un horaire de 9 jours comprend à la fois des cours théoriques et des cours pratiques.
Les cours théoriques permettent d’aborder de nombreux thèmes liés à l’agriculture urbaine ou l’environnement tels que le réchauffement climatique, l’alimentation saine, la sécurité alimentaire ou les méthodes de culture.
«Le cahier d’apprentissage a été pensé en fonction des saisons. Les activités pratiques, dont une partie se déroulent aussi au Jardin botanique de Montréal, ont plutôt lieu au retour des beaux jours par exemple», souligne Mme Claveau.
La première cohorte qui compte 25 élèves devrait poursuivre cette option l’année prochaine en deuxième année. L’école souhaite aussi créer une deuxième cohorte en septembre 2021.
«Sur le long terme, le but serait de se rendre jusqu’au secondaire 5, explique la directrice. On prévoit aussi une entente avec l’école d’horticulture pour que les élèves qui auraient suivis cette option puissent valider des acquis s’il veulent étudier à l’ÉMHM.»
Donner à la communauté
En plus de servir à l’enseignement, les fruits et légumes de l’école sont donnés à la communauté du quartier Saint-Michel qui est considéré comme un désert alimentaire. Les organismes tels que Centraide et PARI Saint-Michel en bénéficient notamment.
«Je crois que c’est très positif pour les élèves de voir l’utilité concrète de l’agriculture urbaine. Et pour les organismes communautaires, c’est une aide pour répondre sainement aux besoins en matière d’alimentation avec des produits frais», souligne Mme Claveau.
«Je félicite les élèves de cette première cohorte qui sont vraiment des précurseurs. Ils prouvent aussi que ce n’est pas parce qu’on est dans un quartier défavorisé qu’on ne s’intéresse pas à l’environnement et à ces enjeux, contrairement à certaines idées reçues», conclut-elle.