Fermeture définitive pour le Bingo Masson
Un an après la vente de l’immeuble situé au coin des rues Masson et Lafond, le Bingo Masson est désormais fermé définitivement. Une fermeture qui entraîne de lourdes pertes pour les organismes communautaires.
L’ancien propriétaire et gérant du Bingo Masson, Alphée Rossignol, s’était entendu en février dernier avec les nouveaux propriétaires pour maintenir ses activités jusqu’à l’automne 2020. À cause de la pandémie de COVID-19, il a finalement décidé d’y mettre fin quelques mois plus tôt, fermant définitivement le Bingo Masson.
L’établissement s’ajoute ainsi à la longue liste des bingos ayant fermé leurs portes ces dernières années au Québec.
«C’est une véritable hécatombe dont on sous-estime les conséquences. La disparition des bingos a une forte incidence sur les possibilités de financement des organismes communautaires», explique Vincent Marissal, député de Rosemont.
En effet, d’après les chiffres du Secrétariat du bingo, le Bingo Masson rapportait plus de 1,2 M$ par an aux organismes communautaires locaux.
«Les organismes sont déjà en détresse et perdent là une source de revenu importante. Pourtant, on parle d’organismes qui sont en première ligne. Il y a aussi des petits organismes culturels ou sportifs qui ont déjà dû fermer faute de moyens», illustre Éric Castonguay, directeur général du Secrétariat du bingo.
Selon M. Marissal, la perte du Bingo Masson est aussi dommageable pour les personnes âgées isolées, pour qui la salle de jeu représentait avant tout un lieu de sociabilisation.
«On entend souvent parler du bingo avec un certain mépris, mais on oublie que pour beaucoup de personnes, c’est plus qu’un simple jeu. C’est souvent l’occasion de faire des rencontres et de se sentir moins isolé», dit-il.
Réformer le jeu charitable
M. Castonguay déplore aussi que le gouvernement réduise toujours plus les budgets accordés aux bingos. Ce budget est réduit de 5 % par an environ, alors que les bingos totalisent 160 M$ de gains par an, dont 37 M$ sont reversés aux organismes.
De plus, il rappelle que le bingo en salle est fortement régulé par la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ). Les propriétaires des bingos doivent ainsi respecter de nombreuses contraintes qui limitent leur développement.
«Depuis deux ans, on réclame ardemment au gouvernement de réformer la RACJ. C’est absolument nécessaire pour que l’industrie des jeux charitables puisse enfin s’adapter à la réalité du 21e siècle», mentionne le directeur du Secrétariat des bingos.
Du bingo aux logements familiaux
Interrogé quant au devenir de l’immeuble qui abritait le Bingo Masson, le copropriétaire du bâtiment, Christian Harvey, indique qu’il sera transformé en logements locatifs.
Le projet préliminaire, lequel comprend aussi le terrain de l’ancienne station-service situé à côté, prévoit aussi l’aménagement d’espaces commerciaux au rez-de-chaussée.
«On ne veut pas en faire des condos vendus séparément, mais bien des logements locatifs de trois chambres, afin de répondre aux besoins du quartier», précise M. Harvey.