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Des enjeux de sécurité sur le REV Bellechasse depuis le retrait de délinéateurs

Les travaux en cours sur la rue de Bellechasse, notamment au coin de l'avenue Christophe-Colomb, rendent aussi le parcours périlleux. Photo: Naomie Gelper/Métro Média

Le retrait de la majorité des délinéateurs installés sur le Réseau express vélo (REV) de la rue de Bellechasse cause des enjeux de sécurité, selon le Comité des citoyens et commerçants qui a déposé une plainte à l’arrondissement.

Du côté sud de la rue, les bollards ont été retirés à moins de vingt mètres des intersections. Du côté nord, un bollard par tronçon de rue a été conservé.

Cela a pour but de permettre les opérations de déneigement, indique la chargée de communication pour l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie Judith Gratton-Gervais.

«Certains bollards du côté nord ont été arrachés lors des opérations de déneigement. Ces derniers seront remplacés au cours des prochaines semaines», ajoute-t-elle.

Au coin des rues de Bellechasse et de Chateaubriand

Des intersections dangereuses sans bollards

Lorsqu’il y a de la neige au sol, il est impossible de savoir qu’il y a une piste cyclable, car les marquages sont enneigés, fait remarquer la présidente du Comité des citoyens et commerçants de la rue de Bellechasse, Sylvie Roy.

«C’est extrêmement dangereux à toutes les intersections, surtout les plus achalandées, comme au coin de St-Hubert et de Bellechasse», indique celle qui a déposé une plainte.

Mme Roy ajoute que les travaux de construction de la rue de Bellechasse, notamment au coin de l’avenue Christophe-Colomb, rendent l’endroit encore moins sécuritaire.

Comme la rue de Bellechasse est à sens unique vers l’ouest, ceux qui roulent du côté droit vers l’ouest se retrouvent sans protection, explique Sylvie Roy. «Mais c’est encore pire pour ceux qui roulent contre le trafic, vers l’est», ajoute-t-elle.

En effet, ils deviennent vulnérables puisque rien n’indique à l’automobiliste qui arrive d’une rue transversale qu’il y a une piste cyclable à l’intersection. «De façon naturelle, le conducteur regarde du côté d’où vient le trafic et néglige de vérifier de l’autre côté», émet-elle.

Pour sa part, Judith Gratton-Gervais mentionne que l’installation de gros bollards non-flexibles risquerait d’endommager les équipements de déneigement. «Également, cela ne respecterait pas les normes des ouvrages routiers en matière d’obstacles dans la chaussée, et pourrait provoquer des accidents graves en cas de collisions», écrit-elle.

«Dans toutes les publications et communications pour vanter le REV de Bellechasse, on ne cesse de proclamer sa sécurité pour toute la famille. C’est exactement le contraire qui se passe actuellement.»

-Sylvie Roy, présidente du Comité des citoyens et commerçants de la rue de Bellechasse

Conditions hivernales non prises en compte

De plus, Sylvie Roy souligne que les installations n’ont pas été pensées en tenant compte des conditions hivernales.

En effet, c’est ce que mentionne le rapport de l’Ombudsman de la Ville de Montréal portant sur les aménagements cyclables et piétons mis en place par la ville-centre et certains arrondissements, dont le REV.

«Ce rapport d’étude [de circulation et de stationnement réalisé par une firme externe indépendante, à la demande de l’arrondissement] de plus d’une centaine de pages est très complet et tient compte du contexte de chaque secteur entourant le REV de la rue Bellechasse, de la démographie, de l’achalandage, etc. Il ne tient toutefois pas compte de l’impact des conditions hivernales», peut-on lire.

Judith Gratton-Gervais rappelle que l’aménagement actuel des voies cyclables sur de Bellechasse est transitoire. «Lorsque des travaux d’infrastructures seront prévus sur de Bellechasse au cours des prochaines années, les deux pistes cyclables seront alors soit protégées par une bordure de béton, soit surélevées», précise-t-elle.

Recommandations de l’INSPQ

Par ailleurs, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) recommande de ne pas installer de pistes cyclables circulant dans le sens contraire du sens unique.

«Ce type d’aménagement cyclable augmente le risque de collision aux intersections à cause de l’arrivée du cycliste à contresens de la circulation automobile», peut-on lire dans le document intitulé «Les aménagements cyclables: un cadre pour l’analyse intégrée des facteurs de sécurité».

Le cas échéant, l’INSPQ recommande de respecter certaines mesures, dont l’installation de bollards.  «L’aménagement des intersections par des installations physiques (gros bollard et petit terre-plein) et une signalisation claire, reconnue et systématiquement installée à toutes les intersections et accès, a été utilisé pour limiter le nombre d’accidents», indique l’Institut.

Par ailleurs, l’INSPQ mentionne qu’une bande cyclable sans délinéateurs et dont la largeur est supérieure à 2 mètres est problématique. Or, le REV de Bellechasse mesure plus de 2 mètres.

En effet, «la bande peut prendre l’apparence d’une voie de circulation supplémentaire et peut être utilisée par les automobilistes pour effectuer des dépassements par la droite», explique-t-on.

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