Élections fédérales: les candidats et les enjeux dans Rosemont–La Petite-Patrie
La circonscription de Rosemont–La Petite-Patrie sera un champ de bataille pour les partis fédéraux.
Alexandre Boulerice est le dernier député du Nouveau Parti démocratique (NPD) de la vague orange de 2011 au Québec. C’est important pour le NPD de garder symboliquement un siège dans la Province, analyse Daniel Beland, professeur en sciences politiques à l’université Mc Gill. « M. Blanchet [chef du Parti Québécois (BQ)] a dit que Rosemont–La Petite-Patrie est l’un des comtés ciblés par le Bloc pour augmenter le nombre de sièges. Les libéraux aimeraient aussi remporter le siège, mais M. Boulerice a une très bonne réputation de manière générale dans son comté »
Parmi les principaux enjeux électoraux dans la circonscription, on compte l’accès au logement, l’environnement et la relance économique. « Je pense que le grand enjeu est le logement. Il y a un arrondissement en plein embourgeoisement. Il y a la question du logement abordable et du logement social » estime Danielle Pilette, politologue à l’UQAM.
Rosemont–La Petite-Patrie est l’un des arrondissements les plus peuplés de Montréal avec près de 140 000 habitants, selon le recensement de 2016. Ancien quartier ouvrier francophone, l’arrondissement a vu sa population s’embourgeoiser et se diversifier. Près de deux résidants sur cinq sont issus directement ou indirectement de l’immigration. Toujours selon le dernier recensement, la majorité des Rosepatriens sont des adultes âgés de 25 à 34 ans, et près de la moitié des ménages privés sont composés de personnes seules.
Alexandre Boulerice : candidat à sa réélection
Alexandre Boulerice est député de Rosemont–La Petite-Patrie pour le NPD depuis la vague orange de 2011. Il a été réélu en 2015 puis en 2019, où il a obtenu 42% des voix. Il est le dernier député NPD encore en siège du Québec. Il a été nommé chef adjoint du parti par Jagmeet Singh en mars 2019.
Alexandre Boulerice a grandi à Saint-Jean-sur-Richelieu, sur la Rive-Sud de Montréal. Il est venu vivre à Montréal pour suivre des études en sociologie puis en sciences politiques. Il a ensuite travaillé comme journaliste au sein des rédactions de LCN et TVA. Il quitte le journalisme pour s’impliquer dans le milieu communautaire et syndical. Il intègre le NPD à la fin des années 1990.
Les priorités d’Alexandre Boulerice sont l’environnement et le logement.
Sa principale proposition écologique est le développement de transports en commun moins polluants et accessibles à tous. « On veut travailler avec les municipalités pour l’électrification des transports en commun et aussi atteindre la gratuité des transports en commun avec un financement fédéral » a-t-il déclaré en entrevue à Métro.
Le député annonce qu’il veut faciliter l’accès au logement pour tous. D’abord du côté des locataires : « Premièrement, restreindre ou imposer des pénalités en cas de rénoviction. Deuxièmement, il veut favoriser le financement de coopératives d’habitations, qui sont stagnantes ces dernières années. Il y a beaucoup de retards dans la construction de logement sociaux dans le quartier. Les listes d’attentes sont très longues. » Ensuite en préservant l’accès à la propriété : « On veut réduire la spéculation sur le marché en imposant une taxe de 20% sur les étrangers qui achètent des propriétés pour faire de la spéculation. »
Nancy Drolet : ancienne joueuse de hockey et conférencière
Nouvelle en politique, la candidate libérale Nancy Drolet est une ancienne joueuse de hockey. Elle est ainsi médaillée olympique et championne du monde. Elle est actuellement conférencière et occasionnellement analyste de hockey féminin chez TVA Sports. Native de Drummondville, elle vit aujourd’hui à Repentigny. Elle se dit néanmoins attachée à l’arrondissement montréalais, car sa belle-famille vit dans la Petite-Italie et qu’elle a pratiqué le hockey à l’aréna Etienne-Desmarteau.
Les deux projets qu’elle souhaite mettre de l’avant si elle est élue sont : l’ajout de passages à niveau sur la voie ferrée et le financement d’une école pour enfants autistes sur la rue Molson.
Les priorités de Nancy Drolet sont l’environnement, la santé, la relance économique et l’inclusion.
« Éduquer les jeunes sur le thème de l’environnement et éduquer la population sur ce qui peut être fait » lui tient particulièrement à cœur. Elle a d’ailleurs participé au programme de sensibilisation Champions de l’air pur.
Elle souhaite s’impliquer pour une meilleure santé des citoyens. « En temps de pandémie, les gens se sont rendu compte que la santé c’est extrêmement important pour eux. Je veux être présente à ce niveau-là sur toutes leurs interrogations et préoccupations » a-t-elle déclaré en entrevue à Métro.
Elle souhaite que le gouvernement fédéral continue de soutenir l’économie après la pandémie. « Pour s’assurer que les gens aient une belle balance économique que ce soit au niveau des entrepreneurs et des familles. Ce sont des choses dont les gens me parlent quand je fais du porte-à-porte. »
Nancy Drolet veut soutenir les différentes communautés de Rosemont–La Petite-Patrie. « Je suis quelqu’un qui a fait les Jeux olympiques donc j’ai vu des gens de toute la planète. Et quand les gens se regardent, bin au bout du compte c’est tous des humains. Donc mon approche est très très inclusive dans toutes les communautés. »
Shophika Vaithyanathasarma
La candidate du Bloc québécois est finissante au baccalauréat en mathématiques et en sociologie de l’Université de Montréal. Elle s’implique dans le milieu communautaire depuis son plus jeune âge. Dès ses 9 ans, elle anime une émission de radio dans sa langue maternelle, le tamoul. Elle siège également au Conseil jeunesse de Montréal depuis plus d’un an. La candidate a toujours vécu dans Rosemont et a effectué son secondaire au collège Jean-Eudes.
Les priorités de Shophika Vaithyanathasarma sont : la condition des aînés, la transition numérique des commerçants et le logement.
Rosemont–La Petite-Patrie est l’un des arrondissements qui compte le plus d’aînés. Le parti bloquiste aimerait augmenter la pension mensuelle pour les aînés de plus de 65 ans. « Pendant la pandémie, on a vu leurs difficultés. Le but c’est de vraiment les inclure dans la société et ne pas les laisser de côté », a-t-elle déclaré en entrevue à Métro.
Elle veut favoriser la consommation locale et financer des programmes d’aidant les commerçants à faire leur transition numérique. « On peut penser au service de livraison mis en place par la Plaza Saint-Hubert durant la pandémie. C’est le type d’initiative que le fédéral doit subventionner. »
La candidate souhaite réglementer le Airbnb dans Rosemont–La Petite-Patrie, lutter contre les rénovictions, taxer la spéculation et financer le logement social. « En ce moment c’est plus difficile, les prix ont tellement augmenté que cela est devenu inabordable pour quiconque. »
Métro n’a indiqué que les partis siégeant à la Chambre des communes. Le Parti conservateur n’a pas nommé de candidat pour les prochaines élections fédérales.