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Mobilisation contre le temps supplémentaire obligatoire

Une cinquantaine de membres de personnel de laboratoire se sont réunis devant l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont mardi.
Une mobilisation du personnel de laboratoire de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont s'est déroulée mardi. Photo: Émile Bérubé-Lupien

En réaction au temps supplémentaire obligatoire et face à un possible bris de service en raison d’un manque de personnel, une cinquantaine de salariés des laboratoires d’hématologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont se sont mobilisés mardi midi. Le président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Robert Comeau, et le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, étaient notamment sur place.

«On fonce dans un mur»

«On veut se faire connaître. Notre métier est inconnu de la plupart des gens. On est en pleine pénurie et à la limite du bris de service, explique Catherine Boyer, qui est coordonnatrice technique en laboratoire médical en hématologie. Si on est reconnus, au moins le gouvernement pourra mettre en place des programmes spéciaux pour former des techniciens de laboratoire, ou simplement faire quelque chose pour nous aider, parce qu’on voit vraiment qu’on fonce dans un mur». Elle ajoute qu’en raison de la nature de leur emploi, qui consiste notamment à émettre des diagnostics, les techniciens de laboratoire ne peuvent partir en grève.

«C’est vraiment difficile de garder le moral, parce qu’on voit qu’on fonce dans un mur et que personne ne nous arrête», déplore Mme Boyer.

Le manque de main-d’œuvre se fait en effet grandement ressentir, d’autant plus que les laboratoires d’hématologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont doivent être en mesure de fonctionner 24 heures par jour. «Pour le quart de jour de lundi, près de 40 % des effectifs étaient absents. Qui plus est, certaines personnes ont dû prolonger leur journée de travail pour effectuer également le quart de soir. Ça ne peut pas continuer. Comment voulez-vous convaincre les jeunes de la relève de venir travailler ici quand la conciliation famille-travail est continuellement menacée?», déplore la représentante nationale de l’APTS pour le CHUM et les laboratoires associés, Nathalie Chalifoux.

«On ne parle pas assez de nous»

Maryse et Catherine sont toutes deux histologistes et ont décidé de venir encourager leurs collègues techniciennes. «Je suis venue pour soutenir mes collègues des banques de sang. Le temps supplémentaire obligatoire c’est quelque chose qui me touche, parce que j’en ai fait deux fois et je suis partie en burnout après, explique Maryse. Je comprends que ce n’est pas facile. Je trouve aussi qu’on ne parle pas assez de nous en laboratoire : si on n’est pas là pour analyser les tests, les médecins ne peuvent pas faire de diagnostic sans nous.»

Vers un bris de service?

Le président de l’APTS, Robert Comeau, craint une éventuelle rupture de service. «Les gens sont démotivés, déprimés. On est hyper inquiets au sujet de la situation», insiste-t-il. Il souligne d’ailleurs les effets néfastes du temps supplémentaire obligatoire, notamment sur la vie de famille. «On demande aux gestionnaires de cesser d’utiliser le temps supplémentaire obligatoire comme un outil de gestion et de faire une planification à court terme plus adéquate et respecter les technologistes», expose-t-il.

M. Comeau aimerait que le personnel de laboratoire reçoive davantage de reconnaissance, notamment financière, ce qu’il n’a pas vraiment reçu depuis le début de la pandémie. Il demande également des actions concrètes pour augmenter le nombre d’étudiants dans les cohortes collégiales d’aider le personnel débordé à moyen terme.

Plus de respect demandé

«On maltraite ces gens-là depuis des années. On ne les traite pas avec dignité et on ne les paie pas bien, critique Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé. Il faut qu’ils se battent pour avoir les moindres conditions de travail. Le gouvernement ne reconnaît pas qu’ils sont en pénurie de personnel, donc la formation de la relève n’est pas là.»

M. Marissal avance que le personnel de laboratoire n’est pas écouté et traité avec respect. À la longue, selon lui, celui-ci ne voudra plus travailler dans de telles conditions. «Les gens qui restent sont des héros. Ils travaillent dans de mauvaises conditions et doivent toujours se battre, parfois devant des tribunaux», souligne-t-il.

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