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«On ne baisse pas les bras, la vie est trop belle»: deux voisines se dévouent à leur quartier

Maria (à g.) et Yolande (à d.) sont des exemples de voisins qui ont leur quartier et ses résidents à cœur.
Maria (à gauche) et Yolande (à droite) sont des exemples de voisins qui ont leur quartier et ses résidents à cœur. Photo: Clément Bolano, Métro Média

Si la générosité était une personne, nul doute que Maria ou Yolande l’incarnerait à merveille. Ces deux résidentes de la rue Cuvillier, qui habitent à 10 mètres l’une de l’autre dans l’arrondissement de Rosemont, nourrissent une amitié sous fond de solidarité entre elles, mais aussi envers tout leur voisinage.

Dans la ruelle verte en arrière de chez elles, la Ville ne déneige plus depuis quatre ans. Pas de problème, Maria s’en charge: «On a pris la relève. Chaque année, on collecte l’argent auprès des voisins pour payer un contractuel. C’est pour les voisins, mais aussi pour que les pompiers, la police ou les ambulances puissent accéder» à la ruelle, explique-t-elle.

Avec la «mentalité de battante» dont fait preuve Maria, il serait difficile de se douter que cette dernière, en plus de rendre sa rue plus agréable pour toutes et tous, doit affronter la maladie au quotidien. Les médecins lui ont découvert un cancer du sein l’an dernier, qu’elle combat en toute humilité.

«Même quand on est malade, on ne baisse pas les bras, la vie est trop belle. L’énergie m’arrive tout de suite, même si je suis fatiguée. D’abord, je fais ce que j’ai à faire, après, c’est moi: si je ne vois pas les autres servis, je ne suis pas contente», souligne-t-elle. Aider les autres, c’est aussi s’aider soi-même. «Ce qui me sauve, c’est que je ne pense pas à ma maladie», croit la coiffeuse de métier, qui, chaque année, installe des décorations de Noël elle-même.

Les voisins s’arrêtent pour regarder les belles décorations de Maria. Photo:Clément Bolano, Métro Média

Mère de deux jumeaux de 42 ans, elle a à cœur de créer une relation de confiance autour de son domicile. «Ça prend du temps», reconnaît-elle. Mais «quand ils commencent à nous connaître, les choses changent». La preuve: une des résidentes qui possède des poules leur donne maintenant de ses œufs.

S’occuper des animaux errants

Yolande a un regard admiratif quand elle parle de sa voisine d’origine portugaise. «Elle a un cancer du sein, elle est fatiguée, brûlée. Moi aussi, je suis là pour aider. Je nettoie tous les tas de merde de la ruelle qui ne sont pas ramassés», rit-elle. D’ailleurs, quand elle sort de chez elle, elle a souvent un sac à crottes avec elle.

Cette dernière, qui a pris sa retraite après une longue carrière d’infirmière, vit sur la rue Cuvillier depuis 35 ans et y a occupé quatre places différentes. Maria, elle, y a élu domicile il y a 22 ans.

Quand il y a un bris de service, ce sont elles qui appellent le 311. Des mauvaises herbes dans la ruelle verte? C’est Yolande qui les arrache. Un voleur de colis dans le quartier? Les deux voisines seront là pour aider la voisine victime en visionnant leurs images de vidéosurveillance. Et elles sont aussi là pour venir en aide aux drôles de bêtes qui, elles aussi, choisissent de résider dans leur coin.

Yolande et Maria illuminent leur rue chaque Noël. Photo:Clément Bolano, Métro Média

Une année, à la vue des dégâts qu’ils causaient, Maria a appelé la SPCA pour faire stériliser les chats de la rue. Grâce à elle, fini l’urine sur les portes et fenêtres des voisins. Même chose lorsqu’un animal mort se trouve dehors. Là, c’est Yolande qui prend le relais et s’en charge. «On dirait qu’on le fait pour notre quartier», glisse Yolande. 

Et Maria, quoi qu’en dise sa santé, ne lâchera rien. «Il ne faut pas avoir peur, la vie continue. Faire toutes ces choses enlève [le cancer] de la tête», témoigne-t-elle. Elle peut en tout cas compter sur Yolande, qui ne manque pas d’affection pour elle.

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