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Meurtres à Rosemont: gérer le traumatisme d’un quartier

Une citoyenne parle avec des policiers du SPVM après la découverte des corps de trois personnes victimes d’une attaque à Rosemont. Photo: Isabelle Chénier, Métro

Les sirènes de police, un quartier quadrillé par les forces de l’ordre: c’est la scène qui a marqué Rosemont, à côté de l’Institut de cardiologie, ce vendredi. Trois personnes sont mortes dans un immeuble résidentiel. Un suspect ensanglanté a été arrêté. Comment gérer le traumatisme de ce probable triple meurtre pour les proches et les voisins?

Les témoins de l’évènement sont très bouleversés, d’après le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Des voisins rencontrés par Métro se disaient choqués ou traumatisés. Sur place, une femme a été réconfortée par un policier.

Intervenir en urgence

Le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) a été aperçu sur les lieux, dans le périmètre établi par le SPVM. Cette équipe intervient auprès des proches et des témoins de crimes graves, le plus rapidement possible. Le SPVM fait appel à ce service dès qu’un tel évènement se produit.

«Nos intervenant.es font alors une intervention de crise et s’assurent à cette étape-là d’offrir un soutien aux personnes qui en ont besoin, d’accueillir leur détresse, de les sécuriser et de leur donner l’information nécessaire selon les besoins exprimés», explique la coordonnatrice des communications du CAVAC, Marie-Christine Villeneuve.

Avec cette intervention, les témoins et proches en état de choc peuvent «évacuer et exprimer leurs émotions», poursuit-elle. Le CAVAC noue un contact avec les victimes collatérales afin que ces personnes bénéficient d’un suivi psychosocial approprié. L’objectif de cette intervention d’urgence est de limiter l’impact de l’évènement qu’elles ont vécu sur leur vie.

Intervenir sur le moyen terme

«Tant les proches que les témoins d’homicide peuvent vivre d’importantes conséquences et développer [des] symptômes de choc post-traumatique, poursuit Mme Villeneuve. Il est donc primordial que ces gens aient accès à de l’aide professionnelle pour les soutenir dans cette épreuve.»

Le CAVAC est aussi présent pour accompagner ces personnes dans un éventuel processus juridique. Mais, après les premiers répondants que sont les intervenants du CAVAC, une autre équipe va également intervenir dans le secteur, l’Équipe de concertation communautaire et de rapprochement (ECCR).

Cette équipe a un champ d’opération plus large, allant à la rencontre du voisinage d’un endroit où un évènement violent a eu lieu. Ce service intervient sur tout le territoire montréalais, en soutien aux postes de quartier. L’ECCR fait du porte-à-porte pour ensuite écrire un rapport d’analyse, qu’elle remet au chef du poste de quartier concerné, avec ses recommandations en matière de prévention pour sécuriser le quartier.

«Après une expérience traumatisante dans un quartier, les agents ECCR vont approcher les résidents; le but, c’est d’aller sur le terrain pour comprendre comment est le sentiment de sécurité des citoyens. On veut vraiment aller voir quelles sont les préoccupations des citoyens», explique le commandant Alexandre Lelièvre, rencontré par Métro en janvier dernier.

L’objectif de ce travail de l’ECCR est «d’agir afin d’améliorer ce sentiment de sécurité» et d’aller «rassurer la population». Mais en plus de cela, l’ECCR permet aussi un travail de prévention de la répétition des problématiques locales ayant mené à un crime.

Déployée en avril 2021, cette branche du SPVM comporte 30 policiers et l’équipe peut aussi compter sur cinq conseillers communautaires depuis la fin de 2022. Ceux-ci «apportent de nouveaux outils», selon le chef de l’ECCR.

L’ECCR est donc une équipe relevant de la police montréalaise, et agissant uniquement sur le territoire de la métropole et des autres municipalités de l’île. Au contraire, de nombreux CAVAC sont présents dans les diverses régions du Québec depuis 1988. Chaque CAVAC local est un organisme sans but lucratif, financé par le Fonds d’aide aux victimes d’actes criminels (FAVAC) du gouvernement provincial.

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