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Hay Pem: amenez-en des défis!

Photo: Gracieuseté/Kevork Torosian


Que diriez-vous d’assister à une pièce de théâtre, une comédie songée, plantée dans un décor de jungle amazonienne, écrite en portugais par un célèbre auteur brésilien, adaptée par une metteure en scène d’Argentine émigrée au Québec, traduite en arménien et ensuite sous-titrées en anglais et français?

C’est le défi que relèvent les comédiens amateurs âgés de 7 à 52 ans de la troupe Hay Pem de l’Association culturelle arménienne Tekeyan. Ils n’ont eu que quatre mois, à raison de deux soirs par semaine après l’école, l’université, la famille et le boulot, pour apprendre leurs répliques, s’approprier leurs rôles, intégrer leurs déplacements, faire des essayages, répéter leurs enchaînements jusqu’à la générale, pour ensuite jouée à quatre reprises devant public Le début des temps de Marcio Souza.

Nancy Issa Torosian, la directrice artistique, adaptatrice et metteure en scène de la troupe de Saint-Laurent est, depuis six ans, la chef d’orchestre de cette folle aventure théâtrale. À chaque nouvelle pièce, avant les premières répétitions, elle consacre cinq mois à préparer la matière brute à ses comédiens.

«Je dois lire entre 30 et 40 pièces différentes. Quand je tombe amoureuse d’une d’entre-elles, je dois d’abord, si elle n’est pas du répertoire arménien, la faire traduire, ensuite, choisir les comédiens et finalement m’assurer qu’ils me suivront jusqu’au bout», raconte-t-elle.

Elle adore surtout faire l’adaptation de ses pièces. «J’essaie de respecter le texte original, mais, par exemple, des six personnages qu’il y avait au départ dans Le début des temps, il y en a maintenant 12. J’en ai introduit d’autres, comme des animaux, et j’ai ajouté des répliques», explique Mme Torosian.

La pièce est tirée du livre Maravilhosa de Marcia Souza, dans lequel il relate l’histoire de Kaynamé, un indigène, roi de la forêt amazonienne dans la vallée du Rio Negro au Brésil.

Émotions en direct
Les comédiens ou artisans en coulisse, parce qu’ils adorent le théâtre, mettent de côté leurs statuts d’ingénieurs, pharmacienne, travailleur de la construction, esthéticienne, restaurateur, infirmière, président de compagnie, entrepreneur ou même de réfugié en nouvelle terre d’accueil, pour se glisser dans la peau de leurs personnages.

D’ailleurs, certains commencent même à être appréciés et reconnus des spectateurs qui suivent les productions annuelles de la troupe. La metteure en scène n’est pas peu fière du chemin parcouru.

«Dès le début j’ai pris le risque de repartir à zéro et de ne retenir que celles et ceux qui réussissaient mes auditions. Aujourd’hui, la troupe compte 85 comédiennes et comédiens, de 7 à 65 ans, dont le calibre, même s’il est amateur, nous assure des productions de qualités.»

S’il est vrai que l’art a des vertus thérapeutiques, il est également vrai qu’il peut transformer ceux qui l’intègrent à leurs modes de vie.

«L’épouse d’un de mes comédiens m’a même demandé ce que j’avais fait à son mari? Elle ignorait qu’il pouvait faire des choses semblables; être aussi à l’aise, sympathique et charismatique sur une scène. Depuis ce jour, leurs vies ont changé.» (rires)

Les 4, 5, 11 et 12 novembre (samedis 20h et dimanches 19h) au Théâtre Beaubois au 4901, rue du Collège Beaubois à Pierrefonds. Plus d’infos au 514 747-6680.

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