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Une rencontre intergénérationnelle au CHSLD de Saint-Laurent

Aînés et bricolage
Les enfants et les aînés peuvent développer une certaine complicité à long terme avec les différentes activités offertes une fois par mois. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

Pour une dernière fois cette année, les enfants de 4 ans du CPE Sol sont allés bricoler avec une dizaine de résidents du CHSLD de Saint-Laurent

«Je ne peux pas manquer leur visite», dit Maggie, une résidente de 56 ans. De précieux souvenirs reviennent à celle qui était autrefois éducatrice à Kuujjuaq, dans le nord de la province. 

Elle est parmi la quinzaine d’aînés qui reçoivent les enfants, une fois par mois. Cela fait environ 20 ans que se tiennent de telles rencontres intergénérationnelles, selon l’éducatrice Linda Montreuil.

La semaine passée, tous étaient assis autour des tables à discuter et bricoler de petits sapins et des pères Noël sur des cartes.

«Les premières fois qu’ils viennent, les enfants sont craintifs, dit Mme Montreuil. Après ça, ils leur parlent, ils vont leur prendre la main pour les aider, parce qu’il y en a qui ne bougent pas beaucoup.» 

Tendances

Les activités varient selon les périodes de l’année. «On y va par thématique. Il y a le bricolage de l’Halloween et au mois de novembre, il y a la pétanque ou les quilles», explique Nathalie Lalonde, technicienne en loisirs du centre hospitalier de soin de longue durée (CHSLD).  

De telles interactions avec des personnes âgées permettent une certaine conscientisation chez les enfants. «Si, à un moment donné, ils ont des grands-parents qui vont [en résidence], ils vont déjà avoir l’habitude d’y aller, ça va se faire naturellement», fait valoir Mme Montreuil.   

Au fil des semaines, une certaine complicité peut également se développer au fil des discussions autour d’expériences vécues. «Avec les enfants et les résidents, ce qu’on essaie d’éveiller, c’est la mémoire affective», explique Mathieu Riverin, chef de service en loisirs, bénévolat et soins spirituels au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.

Socialisation

Cette activité intergénérationnelle permet de briser l’isolement des résidents, mais aussi de s’attaquer aux préjugés reliés à l’environnement des CHSLD. L’expérience des enfants peut même aller jusqu’à changer les perceptions de leurs parents.

«Ce qu’on essaie de prouver, c’est qu’au niveau des loisirs, ce n’est pas juste du bingo, à titre péjoratif. Il y a beaucoup de choses qui sont faites», soutient M. Riverin.

Ce type d’initiative est graduellement implanté dans les autres résidences du CIUSSS, même s’il y a certaines réticences chez les responsables de CPE.

«C’est un work in progress, dit M. Riverin. C’est plus au niveau des maladies et de la logistique [qu’il y a des inquiétudes]. On entend ça régulièrement.»

On compte onze centres d’hébergement sur le territoire du nord de l’île.   

Un événement comme ça, ça permet de mettre un frein à la routine et de mettre des sourires sur les visages»

– Mathieu Riverin, gestionnaire au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal

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