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Jongler entre famille et études au Centre de formation professionnelle Léonard-De Vinci

Hadeel Sarris
Hadeel Sarris a impressionné ses professeurs par sa détermination. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

Les parcours des étudiants du Centre de formation professionnelle (CFP) Léonard-De Vinci, situé sur le boulevard Thimens à Saint-Laurent, sont plus uniques les uns que les autres. Certains font preuve d’une persévérance plus marquée, comme Hadeel Sarris, qui fait un retour sur les bancs d’école après plusieurs années.

Après avoir été esthéticienne et hôtesse de l’air, Mme Sarris a dû quitter le marché du travail lorsqu’elle s’est mariée. Elle a eu ensuite des enfants.

C’est en septembre que la Laurentienne a fait son arrivée au centre de CFP pour devenir éducatrice en milieu scolaire.

Ses journées sont chargées. Ses quatre enfants la motivent à se lever chaque matin vers 5h pour aller les porter à l’école Henri-Beaulieu et à la garderie.

«Je n’ai pas beaucoup de temps. Je cours un peu partout», dit la femme de 29 ans.

Une fois que sa demi-journée au CFP est complétée, Mme Sarris reprend le chemin de l’école Henri-Beaulieu puisqu’elle y travaille comme surveillante. C’est d’ailleurs là qu’elle a eu la piqûre pour le milieu de l’éducation.

Son mari travaillant en Ontario, la Libanaise d’origine a eu de l’aide de sa cousine. Mais ces dernières semaines, Mme Sarris a raté plusieurs heures de classe.

«À un moment donné, j’étais vraiment fatiguée, laisse-t-elle tomber. C’est stressant, c’est très difficile. Pour arriver à quelque chose que tu aimes, il faut que tu fasses des efforts.»

Ce n’est toutefois rien pour l’arrêter. Avec le soutien du personnel du CFP, elle reprend le retard cumulé, espérant finir ses études d’ici mai.

«Ils m’ont donné une deuxième chance pour refaire l’examen. Je vais me donner plus temps, je vais me mettre dans une chambre et manger les livres», image Mme Sarris.

Perspective

Les «profils» comme celui de Hadeel Sarris représentent entre 90% et 95% des étudiants du CFP, selon la directrice adjointe, France Lussier. Très peu proviennent directement du secondaire.

«Ils vont arriver [au CFP] par la porte d’en arrière, pour avoir une seconde carrière ou une nouvelle carrière pour s’intégrer sur le marché du travail», dit Mme Lussier.

Elle ajoute que pour une personne immigrante, une formation d’un an et demi, «c’est rapide».

Dans les dernières années, le CFP a tenté de changer la perception de l’établissement, alors que plusieurs négligent la charge de travail.

«Les gens arrivent et ils pensent que ça allait être facile, mais c’est un examen après l’autre, ils ne peuvent pas se permettre d’être absent et de ne pas étudier», souligne Mme Lussier.

Le CFP offre une variété de programmes allant de la peinture industrielle, l’ébénisterie, à l’installation d’équipements de télécommunications

D’autres témoignages

«Quand quelqu’un me parle rapidement en français, je ne comprends pas. Mais la professeure parle lentement pour moi», dit Rima Al Shanaa. La Laurentienne est arrivée au Canada il y a plus de deux ans, fuyant la guerre en Syrie. Après notamment des cours de francisation et une formation en secrétariat, Mme Al Shanaa espère travailler au service de garde d’une école de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

«C’est rigoureux comme enseignement. Les personnes qui sortent d’ici ont vraiment les compétences de base pour commencer un nouvel emploi», mentionne Jean-François Léger. Il a quitté temporairement son emploi à l’entretien sur un chemin de fer pour faire son cours en installation d’équipements de télécommunications. Celui qui est président du conseil étudiant du CFP retournera donc au sein de la même compagnie, mais dans un département différent. Il s’agit du troisième diplôme d’études professionnelles pour M. Léger.

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