L’aménagement sur Decelles criblé de critiques
Alors que l’été tire bientôt à sa fin, l’état de l’aménagement de la rue Decelles, entre le boulevard Décarie et l’avenue Sainte-Croix à Saint-Laurent, décourage le voisinage.
Bois effrité, peinture défraîchie, des citoyens ne mâchent pas leurs mots pour exprimer leur mécontentement face aux installations de la rue Decelles, qui visent à optimiser l’expérience piétonne en intégrant des installations culturelles et ludiques.
Éventuellement, ce qui fait partie du Programme d’implantation de rues piétonnes et partagées (PIRPP) devait être permanent à la troisième année du projet. Mais certains questionnent sa pertinence.
C’est le cas de Marie-Marthe Pigeon, qui réside dans le secteur depuis une dizaine d’années. «La peinture, je suis contente qu’ils ne l’aient pas refaite. Ce n’est pas beau, ce n’est pas propre», dit-elle.
De plus, c’est plutôt glissant l’hiver. «Imagine que l’individu a 70 ans, je vous assure qu’il vous mettra un procès sur les fesses pendant plusieurs années, parce que c’est totalement inutile et dangereux», dit pour sa part un résident de la rue Decelles.
Un autre Laurentien juge que «c’est pas mal amateur ce qu’ils ont fait».
En 2019, l’arrondissement Saint-Laurent indiquait que la Ville de Montréal pourrait investir jusqu’à 400 000$ pour l’aménagement. Pour Mme Pigeon, l’argent devrait plutôt servir à l’ajout d’un panneau lumineux pour annoncer le passage des pompiers de la caserne qui se trouve à proximité, par exemple.
«Vous, en tant que citoyen, vous mettez de la peinture [sur votre propriété]?» -Citoyen de la rue Decelles
Rassembleur
Louis Karim Panneton, qui est à Saint-Laurent depuis 30 ans, déplore lui aussi l’état de la rue. «Il y avait du potentiel, selon moi, mais c’est vrai que ça se défraîchit. Je ne sais pas s’il y aurait moyen de faire autre chose de mieux», souligne-t-il.
Il perçoit tout de même des aspects positifs à l’aménagement, qui a permis l’ajout de bancs dans le parc. «Je m’assois des fois pour regarder le baseball, ça peut être le fun. Je remarque [aussi] qu’il y a plus de familles que je ne voyais pas nécessairement avant», raconte M. Panneton.
L’arrondissement a pris acte des commentaires somme toute positifs récoltés lors des consultations dans le cadre de la première phase temporaire en vue de la conception de la deuxième.
Les travaux de l’arrondissement pour la deuxième phase sont toujours en cours. Ils ont été ralentis par la crise de la COVID-19.