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Jean-Talon: trottoirs réaménagés, mais pas de piste cyclable

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Alors que les piétons auront droit à des trottoirs plus larges et des traverses piétonnes plus sécuritaires avec la revitalisation de la rue Jean-Talon, les cyclistes devront faire leur deuil d’une piste cyclable sur l’artère commerciale la plus importante de Saint-Léonard.

Lors de la deuxième rencontre citoyenne du projet de plusieurs millions de dollars de réaménagement de la rue Jean-Talon, la Ville de Montréal a annoncé que le projet de lien cyclable n’était pas retenu.

Selon les résidents, organismes, institutions et commerçants sondés sur le sujet, 68% des répondants ne voulaient pas d’aménagements cyclables et voulaient garder la rue telle quelle.

Toutefois, des «trottoirs traversants», c’est-à-dire des passages piétonniers de la même hauteur que les trottoirs, seront aménagés.

Les feux de circulation et lampadaires seront changés. Des avancées de trottoirs seront aussi bâties.

«Les trottoirs de Jean-Talon ne sont pas aux normes. Ils font en moyenne 1,5 mètre de large alors que la norme est de 1,8 mètre minimum. Nous allons les élargir», informe Stéphane Blais, ingénieur et chargé de projet à la Ville de Montréal.

«Les scénarios proposés suggèrent une artère plus verte, sécuritaire et conviviale où on maintiendra le stationnement sur rue», souligne le maire Michel Bissonnet.

Prise en main

Alors que les travaux de revitalisation devraient commencer en 2018, l’arrondissement devra mettre l’épaule à la roue pour rendre l’endroit plus convivial.

«Après la revitalisation, il faudra travailler pour y créer une ambiance locale, une identité qui nous est propre. Nous voulons y développer un plan de développement commercial et il faudra repenser mêmes les lieux autour de la rue Jean-Talon, comme le parc Ladauversière», affirme le conseiller Dominic Perri.

Pour y arriver, il faudra engager des commerçants dans le dossier. Or, plusieurs semblent désintéressés par le projet.

«Mes affaires se font surtout par téléphone alors je n’ai que peu d’intérêt à la revitalisation de la rue Jean-Talon», indique Joseph Tremonte, propriétaire du fleuriste La Mode.

«Il faut avoir un bon accès pour la voiture, car 90% de ma clientèle se déplace en auto. Je ne suis pas vraiment le dossier, car je n’ai pas le temps», souligne Frank Barreca, patron du café Allegria.

Du côté de la pâtisserie Alati, on avoue qu’une rue plus conviviale pourrait peut-être amener plus de piétons dans le commerce, mais la voiture devra garder une place importante.

«Des gens viennent de partout au Québec pour manger nos cannolis. Il faut que la rue reste accessible en voiture. Alors, la revitalisation n’aura que peu d’impact sur notre entreprise», estime Nadia, la gérante de la pâtisserie.

Un sondage récent mené par la Ville de Montréal auprès de 60 personnes indique que 28% des répondants établissent l’amélioration de la gestion du stationnement comme priorité numéro une, contre 11% qui privilégie la multiplication des espaces verts.

Avant de parler de festivals et d’activités sur la nouvelle rue Jean-Talon, la Ville de Montréal ira à sa table à dessin pour imaginer l’artère commerciale et ira en appel d’offres au cours de 2017.

Placettes publiques
En plus des aménagements urbains proposés pour la revitalisation de la rue Jean-Talon, les citoyens souhaitent plus d’animation sur l’artère. Pour y arriver, l’idée d’y aménager des placettes publiques a été retenue de part et d’autre du boulevard Lacordaire.

Lors de la deuxième rencontre citoyenne du projet de revitalisation de la rue Jean-Talon, les citoyens ont privilégié le Corso, une chaussée asymétrique où un trottoir est beaucoup plus large que l’autre. Ce type d’aménagement d’inspiration italienne permettra d’aménager des places publiques, sans devoir fermer la rue.

Les participants y sont également allés de leur proposition de mobilier urbain et d’animation à ces endroits. Marchés publics, lieu de détente, piano public, scène itinérante, cinéma en plein air, les suggestions se sont multipliées. Alors qu’aucune idée ne s’est démarquée, tous s’entendent que les placettes devront offrir des activités complémentaires et non similaires.

«Ça fait 52 ans que je vis à Saint-Léonard. Il faut que Jean-Talon offre quelque chose de nouveau. Des activités qui approfondissent le sentiment d’appartenance au secteur», souligne Karim Hissa.

Au cours des prochains mois, la Ville de Montréal planchera sur la réalisation du plan d’aménagement de la «nouvelle» rue Jean-Talon. Celui-ci sera présenté à l’hiver 2017 aux citoyens pour obtenir leurs derniers commentaires.

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