Des citoyens de Saint-Léonard exaspérés d’une problématique d’inondations
Aux prises avec une problématique d’inondations récurrentes sur leur rue, des résidents de Pré-Laurin, à Saint-Léonard, demandent à l’arrondissement de régler leur problème une fois pour toutes.
Une peur constante de la météo et une qualité de vie diminuée, sans compter les nombreuses factures occasionnées par les sinistres ; les résidents se disent excédés par l’inaction de l’arrondissement à trouver une solution. Tous ceux rencontrés par le Progrès affirment vivre avec le problème depuis une dizaine d’années.
« On avait refait le garage, la plomberie, rehaussé les seuils de porte. On a commencé par se protéger », explique Renato Mancini. « On croyait que c’était un problème provenant de notre maison, ajoute sa femme Lidia Mancini. C’est seulement lorsqu’on a commencé à en parler avec les voisins que nous avons découvert que tout le monde est affecté. »
Les inondations peuvent survenir quelques fois par année, en fonction de la météo et de la fréquence des orages violents. C’est «beaucoup trop souvent», déplore Tony Chiaraluna, un autre résident affecté.
Stress et anxiété
Les résidents rencontrés affirment vivre avec un stress constant qui les empêche de sortir lors d’averses et qui les tiens éveillés les nuits pluvieuses. « [Mercredi], ma femme et moi avions rendez-vous chez le docteur, illustre M. Chiaraluna. On voulait aller voir mon frère par la suite, mais lorsque la pluie a commencé, nous avons laissé tomber par crainte de ce qui pouvait arriver. On ne peut pas se permettre de laisser la maison à cause de ce problème. »
Francesco a lui aussi payé des milliers de dollars pour refaire le sous-sol, croyant que le problème provenait de sa maison. « Tout le monde sur la rue vit de l’anxiété avec ça, souligne-t-il. On paie pour les assurances, mais on n’ose pas les appeler de peur que ça augmente trop. On ne pourrait pas non plus vendre la maison, car ce serait un vice caché. »
Afin de lutter contre le phénomène, M. Chiaraluna a installé une pompe dans son garage. Cependant, celle-ci ne fournit pas suffisamment et ne lui permet que de limiter les dégâts face aux importants débits d’eau. « Nos assurances avaient monté à 6200 $ une année, révèle sa femme Rina. On a magasiné pour en trouver une autre, mais depuis, on ne veut plus rien déclarer. De toute façon, personne ne voudrait nous assurer. »
« On se sent comme des citoyens de seconde classe. On demande seulement qu’ils fassent en sorte que notre maison ne soit pas constamment inondée. » – Tony Chiaraluna, résident du secteur
Des causes complexes
Pour les résidents, dont les maisons ont été construites à une époque où Saint-Léonard était un secteur rural, la multiplication des projets immobiliers dans le secteur pourrait en être la cause, la canalisation ne suffisant pas, selon eux, à la demande.
« On aimerait avoir des réponses par rapport à la vérification du réseau d’égout, s’exaspère M. Mancini. Ça fait trois fois qu’on refait le sous-sol. On envisagerait un recours juridique s’il y a preuve d’une négligence de la ville. »
À l’arrondissement, on indique être bien au fait de la situation. « Le problème d’accumulation d’eau dans ce secteur provient de causes très complexes, beaucoup plus complexes qu’un simple problème de canalisations trop petites », explique Maude Chartrand, chef de division aux Relations avec les citoyens et Communications.
Elle souligne par ailleurs que l’arrondissement est en communication avec le Service de l’eau de la Ville de Montréal; la gestion du réseau d’égouts relève de la ville centre. Plusieurs autres actions ont été prises, dont l’inspection et le nettoyage des bassins de rétention des eaux et l’inspection des conduites d’égouts, sans toutefois que celles-ci ne donnent le résultat escompté.
« Au fil des ans, l’arrondissement a pris ses responsabilités et a effectué toutes les actions possibles qui étaient dans son champ de compétence. Il est maintenant dépendant du service de l’eau », ajoute-t-elle.
Une séance d’information publique devrait être organisée dans les prochaines semaines afin de présenter les enjeux du secteur et proposer des pistes de solutions.