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Réouverture: la sécurité au cœur du quotidien des tatoueurs

Martin Duhamel se prépare pour la réouverture de son studio.
Martin Duhamel, propriétaire du studio de tatouage Marty’s shop installé sur le boulevard Métropolitain depuis maintenant quatre ans. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

À l’approche de la réouverture prochaine des lieux œuvrant dans l’esthétisme, les artisans du studio de tatouage Marty’s shop attendent impatiemment de pouvoir exprimer leurs talents. Pour eux, travailler avec des facteurs de risque fait partie de leur quotidien.

Martin Duhamel, propriétaire de l’endroit, explique que les tatoueurs devront porter masque, visière, tablier, gants et manches. Des masques seront également remis aux clients. Malgré la situation, il admet que le coronavirus n’est pas une grande préoccupation pour lui, à la veille de la réouverture.

«Oui, le coronavirus est transmissible, mais on a l’habitude. On travaille déjà avec un facteur de risque à longueur d’année. Il y en a [des clients] qui peuvent avoir l’hépatite ou le SIDA, et on s’adapte en conséquence.» – Martin Duhamel, propriétaire du Marty’s shop

Une certaine fébrilité règne dans l’air au studio. M. Duhamel est impatient de renouer avec sa clientèle. Déjà, il se rend sur place tous les jours afin de préparer son établissement. Il a pu mettre en place différentes mesures afin d’assurer la sécurité, tant des clients qui s’y rendront, que des artistes en art corporel y œuvrant.

«Même le gouvernement n’a pas encore donné la liste complète de ce qu’il faudra faire», remarque-t-il néanmoins.

À l’intérieur, un plexiglas protégera la personne derrière le comptoir. Au sol, différents autocollants marquent des distances de deux mètres. Une salle de lavage a également été aménagée pour les visiteurs. Des aménagements ayant nécessité 6000$ d’investissements.

Une fidèle clientèle

Malgré les importants investissements, il ne prévoit pas augmenter ses tarifs, comme le feront certains établissements en coiffure et en esthétisme qui rouvriront à la même date.

«Lorsque j’ai annoncé ma réouverture, j’ai reçu tellement de demandes, que je suis booké jusqu’en septembre, s’exclame M. Duhamel. Il y en a plein qui ont dû fermer, ou qui devront le faire. J’ai la chance d’avoir une clientèle géniale, et je ne veux pas les charger plus.»

Il admet cependant que les mois de fermeture forcée ont été difficiles, tant sur le plan financier, que pour le moral, alors que l’anxiété a pu se frayer un chemin.

«Ça m’a inquiété de voir mes économies chuter. Je ne pourrai pas récupérer l’argent que je n’ai pas fait pendant les mois de fermeture. Mais j’ai eu la chance d’avoir un propriétaire qui s’est montré compréhensif pour le loyer», souligne M. Duhamel.

Se garder actif en attendant la réouverture

Pour garder l’attention de sa clientèle, M. Duhamel a continué de publier régulièrement sur ses réseaux sociaux, proposant des tirages et se montrant dans des vidéos au ton humoristique.

«Je n’ai pas fait d’argent, mais je voulais rester actif et mettre le logo de mon studio de l’avant. Je crois que c’est important cette idée de branding pour fidéliser la clientèle», explique-t-il.

Celle-ci le suit depuis maintenant 5 ans, d’abord à Laval, puis à Montréal, et est particulièrement présente sur les réseaux sociaux. «Quand j’avais commencé, je n’avais aucune expérience en gestion, et je ne savais même pas tatouer», admet M. Duhamel.

Toujours pour maintenir l’intérêt, il a en outre proposé une vente de masques à l’effigie de l’endroit, remettant 5$ au Club des petits déjeuners pour chaque vente effectuée. Là encore, il n’empochait aucun profit et les ventes ont surpassé ses attentes.

D’ailleurs, depuis maintenant six ans, M. Duhamel s’implique auprès de l’organisme, duquel il est même devenu l’un des ambassadeurs.

«C’est une belle aventure. Ça a changé ma vie de faire ça. J’ai eu des moments difficiles, mais à chaque fois, une personne m’a tendu la main quand j’en ai eu besoin, confie-t-il. C’est maintenant à mon tour d’aider et de redonner.»

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