Arij El Korbi, s’engager sans militer
Élue municipale depuis un an, Arij El Korbi utilise notamment les médias sociaux comme une plateforme de diffusion. Elle y transmet de l’information sur des enjeux qu’elle juge importants. Métro l’a rencontrée pour en discuter.
Conseillère d’arrondissement de Saint-Léonard-Est élue sous la bannière d’Ensemble Montréal, Arij El Korbi se distingue par sa jeunesse et sa présence sur les médias sociaux, en particulier sur Instagram. Chaque jour, elle partage ce qu’elle fait dans le cadre de son travail, mais pas uniquement, car elle met aussi en ligne beaucoup de contenu informatif et politique.
En vue des élections provinciales qui se sont tenues le 3 octobre, elle a souvent repartagé du contenu informatif. Sans jamais prendre position en faveur d’un parti ou d’un autre, la jeune élue léonardoise a tenté de convaincre ses followers d’aller voter.
«Je ne dis pas pour qui voter, mais j’incite les gens à s’informer», dit-elle, attablée au café Milano, «un lieu emblématique du quartier», un peu avant la tenue du scrutin. Elle pense que les électeurs devraient cocher une case par réelle conviction, pas par vote stratégique.
Des enjeux mis de l’avant
La jeune politicienne souhaite «informer sur les enjeux importants» qu’elle énumère ainsi : «l’environnement, l’immigration, la crise de la main-d’œuvre, l’inflation, les logements sociaux».
Arij El Korbi partage ainsi de l’information sur des enjeux particulièrement présents à Saint-Léonard, où une part importante de la population est issue de l’immigration, plus de familles demandent de l’aide, et l’arrondissement vit la crise du logement de plein fouet.
La conseillère croit qu’il «est très important d’informer [les citoyens], parce que ce n’est pas tout le monde qui est au courant, et cette élection, c’est important, car les jeunes forment un tiers des électeurs». Cela explique son investissement sur les médias sociaux, canal qui rejoint les plus jeunes.
De rares opinions
L’élue léonardoise explique « je fais partie d’une équipe donc même si je partage des opinions, elle ne représente pas l’opinion ni de mes collègues, ni de l’arrondissement, ni de mon parti ».
Arij El Korbi a été une des rares politiciennes québécoises à partager du contenu au sujet de l’élection d’une première ministre d’un parti néofasciste en Italie. «C’est très dangereux ce que disent cette femme et ce parti», explique-t-elle.
De son côté, son collègue Dominic Perri, conseiller de ville dans Saint-Léonard, a plutôt dénoncé, sur Twitter l’absence de félicitations à Giorgia Meloni de la part du premier ministre Justin Trudeau.
La peur de la division
Pour Arij El Korbi, le résultat des élections italiennes ou le retrait du droit fédéral à l’avortement aux États-Unis sont «des idéologies dangereuses qui peuvent menacer beaucoup de nos droits». Elle ajoute que «cette tendance à l’extrême droite, qui ne nous a pas encore touchés» lui fait «peur».
Interrogée sur les propos du ministre Jean Boulet et premier ministre Francois Legault sur l’immigration, en campagne électorale, elle dit souhaiter qu’«un jour, en politique, on mène une campagne […] sans frapper sur une certaine population et certaines catégories».
Elle rappelle du même souffle que ces propos ne sont souvent pas basés sur des faits. Elle conclut en affirmant qu’«un Québécois est un Québécois. On est tous différents. Les Montréalais aussi, il n’y a pas un type unique de Montréalais».