Benoit Dorais, le grand perdant
Rien qu’en surveillant de plus près son alimentation et en misant sur la marche et le vélo, le maire Benoit Dorais a perdu pas moins de 42 kilos en huit mois.
C’est une photo prise lors d’un événement en mai dernier qui a tout déclenché. M. Dorais a réagi à l’image qu’elle lui renvoyait. «Quand je me suis vu, j’ai fait le saut, avoue-t-il. Je me suis dit: il faut que ça change.»
Au fil des ans, son tour de taille a souffert du manque d’exercice et de la vie irrégulière de politicien avec ses repas sautés ou une nourriture pas toujours saine ingurgitée en vitesse.
Ça faisait par ailleurs un moment que le maire se sentait de plus en plus décalé par rapport au discours de son administration. «Nous prêchons de saines habitudes de vie», rappelle-t-il.
L’arrondissement a mis fin à la vente de friandises et de boissons gazeuses dans ses distributrices. Il fait aussi chaque année la promotion du Défi santé 5/30 en incitant les citoyens à manger plus de fruits et de légumes et à bouger davantage.
«Je mets aujourd’hui en pratique ce dont ont fait la promotion par des politiques publiques», lance avec satisfaction Benoit Dorais.
Pas de diète
Ne comptez pas sur lui pour vous souffler à l’oreille une recette magique permettant de faire fondre rapidement les kilos en trop. Avec lui, pas de régime miracle.
«Je ne voulais pas me mettre à la diète, explique-t-il. Et je ne voulais pas m’astreindre à aller au gymnase deux fois par semaine.»
Il a tout bonnement changé ses habitudes de vie.
Côté alimentation, rien de drastique. Il a opté pour une plus grande variété. Aujourd’hui il fait davantage de place dans son assiette aux fruits et aux légumes.
Le maire a seulement banni de son menu les boissons gazeuses et les jus de fruits contenant peu de fruits mais beaucoup de sucre.
«J’aime manger et il ne faut pas que bien manger devienne un supplice, insiste M. Dorais. C’est encore correct de s’offrir une poutine de temps en temps. C’est une question d’équilibre.»
En fait, le plus difficile a été de s’astreindre à prendre trois repas par jour.
«Je ne déjeunais pas depuis plus de vingt ans, confie le maire. Et souvent je ne dînais pas ou je dînais mal. Je mangeais un hot-dog rapidement avant le prochain rendez-vous.»
Il n’était pas rare qu’un gros souper constitue son seul repas de la journée.
Il a repris l’habitude de déjeuner et tente de se ménager une pause de 30 minutes pour le lunch le midi malgré un agenda bien chargé. «Ce qui est encore difficile, c’est le dîner», avoue Benoit Dorais.
Le vélo
En plus des changements alimentaires, le maire a pris le virage du transport actif.
«Je me suis dit grouille-toi, bouge. Utilise davantage ton vélo. Marche quand tu peux marcher. Prend l’escalier plutôt que l’ascenseur», lance-t-il.
Pour Benoit Dorais, ce sont des choses simples à intégrer à sa vie.
«Le moyen le plus facile de maigrir a été d’enfourcher ma bicyclette», relate-t-il. Il a notamment pris l’habitude de faire le trajet de sept kilomètres à vélo de son domicile jusqu’à l’hôtel de ville, sur la rue Notre-Dame.
Le maire a ressenti rapidement l’impact de sa perte de poids sur son bien-être.
Si son exemple est inspirant, Benoit Dorais se garde de prêcher quoi que ce soit. «Je ne me transforme pas en gourou de la santé et de la perte de poids, souligne-t-il. Je l’ai fait pour moi, pour ma santé. Je veux me mettre en forme. On a tout à gagner à être actif.»
Le maire indique ne pas s’être fixé d’objectif quand au nombre de kilos qu’il souhaite perdre. «Je suis à la veille d’être à un poids très correct, estime-t-il. Je suis bien dans ma peau.»