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Un projet immobilier controversé adopté

Photo: (Photo: Gracieuseté)

Un immeuble commercial de six étages verra le jour au 1720, rue du Canal dans Pointe-Saint-Charles au grand dam des voisins de la future construction. Malgré leurs efforts et ceux de l’arrondissement, plusieurs déplorent que les modifications demandées pour préserver la verdure et réduire la taille du bâtiment soient absentes du projet.

Au dernier conseil d’arrondissement, les élus ont donné le feu vert au promoteur Groupe Mach pour l’immeuble qui accueillera l’entreprise de location de logements Airbnb.

Le projet, préalablement autorisé en 2010 puis modifié en 2012, a fait l’objet de nombreuses contestations au cours des dernières semaines, particulièrement quant au fait que les nouveaux plans rapprochaient de 11 m la future construction du Corticelli, la tour à condos voisine. Cette augmentation de la superficie de l’immeuble était d’autant plus contestée puisqu’elle menaçait directement la survie de onze érables de Norvège matures.

Plusieurs rencontres menées entre l’arrondissement, les résidents du Corticelli et le Group Mach ont donné lieu à quelques améliorations, soit une réduction de la superficie de 2,5 m par 4 m et la conservation de sept des onze arbres. S’il advenait que ces feuillus soient endommagés, le promoteur devrait débourser 300 000$ à l’arrondissement en vertu d’une lettre de garantie signée.

Ces changements s’avèrent toutefois insuffisants selon plusieurs copropriétaires. «L’immeuble est encore beaucoup trop près. J’ai acheté ce condo pour l’emplacement et maintenant la vue que j’aurai de ma fenêtre c’est une bâtisse», déplore un résident du Corticelli, Michel Comeau.

Verdure
M. Comeau souhaiterait également que les quatre autres érables de Norvège soient sauvés. «Ça prend 50 ans avant d’avoir des arbres de cette grosseur, fait-il savoir. Ils pourraient créer un écran végétal entre un lieu résidentiel et un milieu commercial, où il y aura sûrement des lumières 24h sur 24h, parce que c’est Airbnb.»

Le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, concède qu’il est dommage que des arbres en santé soient abattus. Il souhaite d’ailleurs renforcir le règlement à cet effet, afin que ce genre d’événement ne se reproduise plus.

«La réglementation actuelle autorise de couper des arbres en santé dans le cadre d’un projet immobilier. Nous voulons revoir la réglementation de manière à être plus sévères en demandant de modifier l’implantation du bâtiment pour conserver les arbres», explique-t-il.

Anti-démocratique?
Selon une autre copropriétaire du Corticelli, Louise Bédard, le fait de ne pas avoir dévoilé le nouveau projet de 2012 publiquement et de ne pas pouvoir le contester est une pratique antidémocratique.

«Il en ressort l’impression persistante qu’une autorisation donnée à un promoteur est toujours irréversible alors qu’une obligation émise à un promoteur dans le cadre de la même entente demeure toujours négociable par ce dernier. Le promoteur n’a-t-il pas un poids démesuré dans notre arrondissement? Je suis d’avis que oui», déplore-t-elle, dans un courriel remis aux élus, dont La Voix Pop a obtenu copie.

En attendant que le permis de construction soit octroyé, les copropriétaires du Corticelli poursuivent leurs négociations avec le promoteur à propos de la conservation des quatre autres arbres matures, la superficie du bâtiment et le stationnement.

Le Group Mach n’a pas répondu aux demandes de La Voix Pop.

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