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La réinsertion socioprofessionnelle par l’agriculture urbaine

Depuis deux mois, huit jeunes découvrent les rudiments de l’agriculture urbaine au parc Angrignon en participant au programme de réinsertion socioprofessionnelle «Je cultive mon avenir» de l’organisme Pro-Vert Sud-Ouest.

Sur une superficie comparable à un terrain de football, les participants récoltaient, la semaine dernière, les derniers légumes du jardin, soit des carottes, panais, choux et navets. Les précieuses denrées ont été distribuées à neuf organismes communautaires du quartier.

«Cet été, nous avons atteint notre objectif de nourrir chaque semaine l’équivalent d’une soixantaine de familles qui font partie des plus vulnérables de notre société», explique le coordonnateur du projet, Hervé Larose.

L’initiative a subi des retards compte tenu du confinement du printemps. Les huit participants sont finalement arrivés le 21 août. Juste à temps pour la récolte.

Certains étaient en pause forcée de leur travail alors que d’autres avaient mis entre parenthèses leurs études. L’objectif du projet est donc aussi de développer leurs compétences en employabilité.

Le programme d’une durée de 26 semaines se terminera au printemps. En attendant, une intervenante s’assure toutes les semaines du développement personnel des participants. Au gré des projets, ils apprennent la valeur du travail et l’importance de l’organisation.

«Quand on travaille les mains dans la terre, je pense que c’est un moyen de se grounder et d’apprendre à croire en soi», ajoute M. Larose, un biologiste de métier.

Au champ, tous tiennent compte des consignes sanitaires soit le port du masque et la distanciation.

Passion

L’un des participants, Jean-William Côté, a interrompu ses études en création littéraire l’an dernier. Cet été, il a travaillé dans une ferme biologique en Estrie. «J’ai découvert là-bas ma passion pour l’agriculture et le programme de Pro-Vert me permet de développer mes connaissances sans être obligé de m’exiler en région», raconte-t-il.

Le jeune adulte de 23 ans décrit avec enthousiasme son expérience. Déjà, il a appris à mieux se connaitre.

«J’ai réalisé que si quelque chose m’intéresse, je peux travailler fort jusqu’à 50-55 heures par semaine», ajoute M. Côté. Assistante-professeure à l’École de joaillerie de Montréal, Jade Pauzé, ne peut pratiquer son métier en raison de la fermeture temporaire de l’établissement.

En ce moment, la jeune femme de 29 ans a le sentiment d’être utile et de faire partie d’une équipe. «Je proposais mes idées et souvent, elles étaient prises en considération», confie-t-elle en précisant combien il est fascinant de voir pousser un légume et de découvrir son bon goût.

Tous estiment valorisant que leur travail contribue à nourrir une population vulnérable qui subit les contrecoups de la COVID-19.

Projets

Au cours des prochains mois, le groupe s’initiera à l’hydroponie. «Il s’agit de planter des salades, pousses, germinations à partir d’un système alimenté par la lumière artificielle et dont les racines sont enrichies par des éléments nutritifs essentiels», explique M. Larose.

Les jeunes ont tous partagé leur enthousiasme de participer au projet d’apiculture cet hiver. En plus d’apprendre l’extraction du miel à partir de ruches, ils vont fabriquer du miel et divers objets comme des chandelles et des baumes à lèvres.

Le coordonnateur Hervé Larose envisage de doubler la plantation d’ail. «Le plus passionnant, pour moi, c’est de voir les jeunes évoluer et prendre confiance en eux. C’est cela ma véritable paye», ajoute-t-il.

Le programme devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années.

50 000$

Le programme a permis de récolter l’équivalent de 50 000$ en légumes qui ont été remis à des familles démunies du Sud-Ouest cet été.

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