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Les centres d’éducation populaire manifestent pour leur survie

Les manifestants devant le cabinet du premier ministre. Photo: Lila Maitre / Métro

Les six centres d’éducation populaire (CEP) montréalais ont manifesté ce mardi, pour demander au gouvernement québécois plus de financement, notamment à la suite de la mise en place d’un loyer, le 1er juillet prochain, qui pourrait mettre en péril leur existence et le bon déroulement de leurs services.

«Tout ce que les CEP m’ont montré, ça a amélioré ma vie. Je pense que si je n’avais pas été à cet organisme-là, je ne serais pas là aujourd’hui», a assuré Nicole, l’une des bénéficiaires des services du centre le Comité d’éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri (CÉDA) lors de la manifestation qui se tenait devant le cabinet du premier ministre François Legault, sur la rue Sherbrooke.

Depuis une cinquantaine d’années, les CEP proposent des activités éducatives et un accueil pour les personnes dans le besoin dans les quartiers. Les six centres incluent le CÉDA, le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, le Comité social Centre-Sud (CSCS), les Ateliers d’éducation populaire du Plateau, le Pavillon d’éducation populaire (PEP), à Hochelaga-Maisonneuve, et le Centre éducatif René-Goupil à Saint-Léonard.

«[Les CEP], c’est important pour beaucoup de monde. Suivre des cours, ça coûte cher, et les centres comme le CÉDA, c’est pour le monde pauvre, c’est gratuit», a assuré l’un des manifestants, qui fréquente le CÉDA, Daniel Gendron.

Ce dernier soulevait l’une des six marionnettes fabriquées pour la manifestation, une pour chaque centre, et qui représentaient les bénéficiaires des CEP.

«On est des maisons de quartier ouvertes, donc tout le monde est le bienvenu. Il y a des gens de tous les milieux, de toutes les provenances et appartenances qui viennent. C’est un lieu où il y a du lien social», a précisé le coordonnateur du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, Nicolas Delisle-L’Heureux.

Un appel au gouvernement

Quatre demandes ont été exprimées par les intervenants et les participants. La première fait suite à la mise en place d’un loyer, que les CEP n’avaient pas à payer dans le passé, qui devrait être instauré le 1er juillet prochain. Ces derniers ont demandé au ministère de l’Éducation, Jean-François Roberge, un financement à long terme pour couvrir les frais d’exploitation et le loyer.

«Le ministère de l’Éducation veut nous faire payer des loyers, qui sont de 70 000 $ à 160 000 $ selon les bâtiments», explique la directrice du Centre éducatif et communautaire René-Goupil, Nathalie Prieur, en soulignant que certains centres pourraient être amenés à fermer en raison du coût élevé.

Les trois autres demandes concernaient la rénovation des six centres, le respect de la mission des centres du Plateau, du Centre-Sud, de Saint-Léonard et de Hochelaga-Maisonneuve, ainsi qu’un rattrapage financier pour le CÉDA et le Carrefour populaire de Pointe-Saint-Charles, à la suite d’un manque de financement il y a quelques années pour un programme en alphabétisation.

«On vit dans l’instabilité totale, et chaque année on doit lutter pour bénéficier de services. Ce qu’on veut, c’est la pérennité des six centres», a indiqué l’intervenant au CÉDA Denis Plante.

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