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Le Carrefour d’éducation populaire lutte pour sa survie

Une chaîne humaine devant le Carrefour d'éducation populaire, il y a quelques années. Photo: Gracieuseté

Alors que la période de changement de bail approche à grands pas, le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles continue sa lutte contre la mise en place d’un loyer imposé qui devrait commencer en juillet 2022. Ce dimanche 6 février, l’organisme prévoit une assemblée avec les citoyens du quartier pour mettre en place des actions dans les prochaines semaines.

Cela fait 50 ans que le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles, situé sur la rue du Centre, fournit aux habitants du quartier des services gratuits diversifiés, qui peuvent aller de l’alphabétisation pour les adultes à des ateliers créatifs en passant par de l’accompagnement face à la fracture numérique. Il est l’un des six centres d’éducation populaire (CEP) de Montréal, qui sont reliés au ministère de l’Éducation.

«On est un symbole de la mixité du quartier […] si on devait fermer, ça serait un gros coup pour parce que cela voudrait dire qu’il n’y a plus de place à Pointe-Saint-Charles pour des personnes qui souhaitent venir sans avoir à débourser de l’argent», soutient le coordonnateur du Carrefour, Nicolas Delisle-L’Heureux, en précisant que les organismes communautaires de la rue se font de plus en plus rares.

À leur création, les CEP étaient logés gratuitement dans des bâtiments fournis par le gouvernement québécois. Depuis presque 10 ans, ils se battent contre des pertes de financements, alors que les frais d’exploitation ne sont plus couverts depuis quelques années, et l’imposition d’un loyer en juillet 2022 au Centre de services scolaire de Montréal (CSSM). Pour Nicolas Delisle-L’Heureux, cela pourrait bien mettre en péril le bon déroulement des activités, voire de faire fermer le Carrefour et les autres centres.

«Le ministère de l’Éducation nous donne un peu près 290 000 $ et l’organisme Centraide 170 000 $. Le loyer, lui, coûterait 75 000 $ l’année», précise le coordonnateur du Carrefour de Pointe-Saint-Charles, qui ajoute que ce dernier connaît déjà une perte de personnel en raison de salaires trop bas. En 2019, la décision a été prise de faire une grève de loyer, donc de ne pas le payer quand il sera mis en place.

Un appel aux citoyens

Dimanche prochain, le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles rassemblera les citoyens du quartier afin de les concerter sur des actions potentielles à prendre. Chaque citoyen intéressé n’a besoin que de s’inscrire auprès de l’organisme pour y participer.

«On appartient au quartier, donc c’est important que les gens de Pointe-Saint-Charles puissent s’impliquer dans cette bataille-là.», souligne Nicolas Delisle-L’Heureux.

Le Carrefour est le premier CEP à organiser une assemblée de quartier et d’y réunir les habitants. Si chaque CEP s’autogère, la communication entre les différents centres reste fréquente.

Les CEP avaient déjà manifesté en novembre 2021, et ils sont en ce moment en campagne afin de recueillir des signatures. 

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