L'Auberge communautaire du Sud-Ouest vient en aide aux jeunes sans-abris depuis 25 ans
Ça fait maintenant 25 ans que l’Auberge communautaire du Sud-Ouest vient en aide aux sans-abri âgés de 18 à 29 ans, notamment en améliorant leur accès au logement; «Vingt-cinq ans d’implication, de partage, d’accueil et d’amour des jeunes», comme on peut le lire dans son plus récent rapport annuel. L’organisme entend souligner cet anniversaire tout au long de l’année avec différentes activités.
On prévoit déjà un pique-nique en juin et une grande fête en décembre prochain, explique la directrice générale, Anne-Marie Dupuis. Stéphane Landry est le porte-parole de cette année du 25e, lui qui est venu frapper à la porte de l’organisme il y a vingt ans.
C’est en 1983 que six citoyens du Sud-Ouest concernés par le bien-être et la défense des droits des jeunes ont jeté les bases de l’ACSO, qui a ouvert une première maison d’hébergement en 1987. Aujourd’hui, on compte 38 logements répartis dans 6 immeubles. On y offre un séjour avec soutien pouvant aller jusqu’à un an.
On associe davantage la présence de sans-abris au centre-ville de Montréal. L’idée de créer une ressource en hébergement dans le Sud-Ouest visait précisément à sortir les jeunes de ce secteur, histoire de leur donner de meilleures chances de prendre un nouvel élan, précise la directrice générale.
L’organisme accueille de jeunes adultes de la grande région métropolitaine. Souvent, ils ont un problème de dépendance: alcool, drogue, jeu. Le but poursuivi par l’équipe de l’ACSO: «que le jeune reprenne goût à un projet, que ce soit un retour à l’école ou la recherche d’un emploi», explique Anne-Marie Dupuis. «Qu’il se trouve des passions. Qu’il ne soit pas toujours en mode survie.»
À l’ACSO, ils peuvent «créer des liens d’appartenance stables et fiables», tisser «un réseau d’entraide et de coopération». Pour ces jeunes, «juste refaire confiance à des gens, c’est beaucoup», constate Mme Dupuis. L’organisme leur offre plusieurs services dont un programme préparatoire à l’emploi.
Un taux de réussite de «100%»
Combien de jeunes qui venaient de la rue ont raccroché suite à leur passage entre les murs de l’auberge?
Impossible pour Anne-Marie Dupuis de dire précisément combien ont persévéré dans leurs études ou s’ils sont nombreux à avoir intégré le marché de l’emploi. À ses yeux, leur séjour à l’ACSO, si bref soit-il, est un accomplissement en soi. «Nous avons un taux de réussite de 100%», lance-t-elle non sans fierté. «Dès qu’un jeune décide de travailler sur lui, c’est une réussite.»
Si l’équipe jette un regard satisfait sur le chemin parcouru depuis un quart de siècle, on a aussi l’œil tourné vers l’avenir. Le travail que l’on entend mener au cours des prochaines années en est un de consolidation, confie Anne-Marie Dupuis. «On est bon dans ce qu’on fait», dit-elle. «Quand on entend un jeune nous dire « moi, c’est la première fois que je me sens bien quelque part », c’est notre plus belle récompense.»