Financement difficile pour le centre d’action bénévole L’Actuel
Le centre d’action bénévole L’Actuel devra revoir son offre de services si du nouveau financement n’est pas trouvé dans les prochains mois. Comme beaucoup d’autres organismes communautaires, la pandémie a fragilisé sa situation financière.
Les services de L’Actuel sont au ralenti depuis la mi-mars. Son financement passe majoritairement par les profits de sa boutique-friperie. Il propose de l’aide aux aînés, aux familles et aux personnes à faible revenu en plus de faire du référencement de bénévoles pour les autres organismes.
Les retombées se situent à 50% en deçà de ce qui était prévu, selon la directrice générale de l’organisme, Francine Plamondon. «C’est certain que ça va affecter notre offre de service à long terme», explique-t-elle.
Ses services de cuisine collective et de transport médical ont notamment été affectés. «Ça ne paraît pas, mais le 8 000 $ ou 10 000 $qu’on pouvait faire par la vente de petits plats en cuisine collective ne seront pas au rendez-vous cette année, continue-t-elle. Pour nos services de transport, on fonctionne à effectif très réduit.»
Imprévus
Très peu d’organismes ont les moyens de se garder de l’argent pour les imprévus, selon le directeur général de la corporation de développement communautaire (CDC) de Vaudreuil-Soulanges. «Ces organismes-là sont à but non lucratif, ce qui veut dire que tout est réinvesti dans les services», explique Philippe Toupin.
L’Actuel a aussi dû annuler un évènement de financement prévu pour le printemps tout comme plusieurs autres organismes de la région. «Pour tout le monde, ça fait un trou qui n’était pas prévu au départ», déplore pour sa part Mme Plamondon.
Moins les sources de revenus sont nombreuses, plus l’impact est grand. «Plusieurs ne font qu’un seul évènement de collecte de fonds pour toute l’année, ajoute M. Toupin. Donc ça complique énormément les choses.»
Pénurie de bénévoles
Les ressources principales de L’Actuel sont ses bénévoles. La pandémie de COVID-19 a également eu un impact à ce niveau. «Les gens sont frileux, et pas juste les 70 ans et plus», explique-t-elle.
L’enjeu est aussi de les motiver. «Il faut trouver des façons de faire revenir les bénévoles, mais il faut aussi qu’ils aient le goût de revenir, soutient Mme Plamondon. Mais si on n’a pas de bénévoles, on ne peut pas offrir les services.»
Durant la pandémie, les services des organismes communautaires ont été sollicités par un plus grand nombre de personnes à travers la région. «C’est monsieur, madame Tout-le-Monde qui a eu recours à nos services durant la pandémie», affirme Philippe Toupin.
La pandémie force les organismes à repenser complètement leur offre de service, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose.
-Philippe Toupin
«Les organismes qui doivent couper des services doivent faire une évaluation de l’impact qu’ils ont. Ils ont donc l’opportunité d’adapter leur offre aux besoins réels de la population.»
Le Centre d’action bénévole L’Actuel, lui, aura des choix déchirants à faire dans les prochains mois. Des services qui sont offerts depuis des années ne le seront plus si du financement supplémentaire n’est pas trouvé.