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Un balado pour donner une voix à ceux qui n’en n’ont pas

Chaque semaine, Kelly Fraser s’entretient avec un membre de la famille d’une victime d’homicide. Photo: Archives

Résidente de Saint-Lazare, Kelly Fraser fait les choses différemment. La plupart des baladodiffusions true crime ont tendance à se concentrer sur des détails macabres de scènes de crime et à offrir en détails l’histoire de tueurs notoires. De son côté, Mme Fraser vise à donner une voix à ceux qui n’en n’ont pas.

Dans sa série Mourning the Murdered, elle s’entretient avec des familles de personnes ayant été assassinées et leur offre la chance de parler des difficultés qui découlent de la perte d’un être cher, à la suite d’un crime violent.

«Je n’aime pas le sensationnalisme, indique l’animatrice de balado. Tout le monde connait le nom des tueurs en série, mais personne ne connait celui des victimes et je n’aime pas ça non plus. Je m’en fous du tueur; je m’en fais pour la personne qui a été assassinée ainsi que pour sa famille».

Chaque semaine, Mme Fraser discute avec un proche d’une victime de meurtre. Les épisodes de 45 minutes sont tous structurés de la même manière. Les auditeurs apprennent d’abord qui la victime était et ce qu’elle appréciait le plus dans la vie. Ensuite, l’animatrice s’attaque à l’incident ayant mené au décès et aux difficultés que les membres de la famille ont dû surmonter après avoir été dévastés.

«Il y a une préconception que les gens ne veulent pas parler de leurs proches qui ont été assassinés, explique la résidente de Saint-Lazare. Mais selon mon expérience, c’est en fait le contraire – ils veulent parler de leurs proches, parce qu’il veulent qu’on se souvienne d’eux».

Débuts

Mme Fraser a eu l’idée il y a plus de 20 ans, quand un de ses amis a été tué. Non seulement le crime l’a-t-elle affectée à jamais, mais elle a aussi pu être témoin des effets qu’une tragédie peut avoir sur la famille et les amis de la victime.

«Le tourment qu’ils ont traversé a été terrible. Je savais que je voulais faire quelque chose pour les aider», se rappelle-t-elle.

L’idée a mijoté dans sa tête pendant des décennies. Mais il aura fallu le temps libre additionnel que lui a fourni la pandémie pour donner vie au projet. Quelques jours seulement après le début de la première vague, elle a commencé de tendre la main aux groupes de soutien et aux services de police de partout en Amérique du Nord, espérant pouvoir entrer en contact avec les familles des victimes qui souhaitaient partager leur histoire.

«Les sujets abordés sont tristes. Mais ça m’apporte tellement de joie de savoir que j’aide les familles à partager leur histoire».– Kelly Fraser, animatrice de balado

Le premier épisode, qui a été mis en ligne à la fin du mois de mars dernier, a été en quelque sorte un travail d’équipe. Son petit ami a donné un coup de main pour ce qui est de la production et du montage, alors que ses enfants ont contribué en s’occupant du design graphique, de l’image de marque, le marketing et l’instrumentation musicale.

«La pandémie m’a donné l’impulsion dont j’avais besoin, mais ma famille m’a donné le soutien», précise Mme Fraser.
Ces jours-ci, Mme Fraser consacre 15 heures par semaine à créer chaque nouvel épisode, qui est publié le mardi. Elle en est présentement à produire son 38e épisode et elle ne prévoit pas s’arrêter de sitôt.

«J’espère qu’on pourra continuer pour toujours, mentionne-t-elle. Fondamentalement, on fait quelque chose qui aide des gens à chaque semaine et ça, c’est vraiment important pour moi».

Tous les épisodes de Mourning the Murdered sont disponibles sur la page Facebook officielle du balado ou au mourningthemurderedpodcast.com.

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Nombre d’auditeurs qui écoutent le balado Mourning the Murdered.

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