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Bals de finissants reportés, une étape importante dans la vie

Elisabeth Harvey avait particulièrement hâte d’aller à son bal des finissants depuis qu’elle a vu son frère graduer l’année dernière. Photo: IDS/Verdun-Hebdo - Katrine Desautels

Les bals de finissants sont reportés, les collations des grades aussi et les élèves de cinquième secondaire n’ont pas pu déambuler dans les couloirs de leur école pour une dernière fois en faisant signer leur album par leurs camardes. Exit aussi les adieux à leurs professeurs. Les finissants sont privés cette année des rites de passage qui soulignent l’entrée dans le monde adulte.

«Tout ça, c’est un repère dans la vie des adolescents. Ça marque justement la fin de l’enfance et de l’adolescence», explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Ces événements facilitent le deuil du secondaire, une phase importante dans notre vie. «Tout le monde vit [le bal des finissants] à la fin de son secondaire. Ça n’arrive qu’une seule fois dans une vie», raconte l’étudiante à l’école secondaire Monseigneur-Richard, Elisabeth Harvey.

Pour sa camarade Anne-Sophie Grenon, le bal est une forme de récompense. «Après toutes les années de travail qu’on a fait, c’est une soirée pour nous dire ‘bravo, tu as réussi, tu as survécu ces cinq grandes années et c’est ta récompense’», dit-elle.

«Ce n’est pas juste pour le bal qu’on est un deuil, c’est deux mois qu’on nous a enlevés et qu’on n’aura jamais à faire. C’est plein de souvenirs qu’on n’aura pas.»

— Anne-Sophie Grenon, finissante à l’école secondaire Monseigneur-Richard.

Adieux

Puisque l’année scolaire s’est terminée brusquement, les élèves comme les enseignants n’ont pu se dire au revoir. «Le témoignage d’un prof qui nous a fait confiance ou qui était fier de nous, ça compte. C’est important dans le développement d’avoir ce regard de reconnaissance», explique Mme Beaulieu-Pelletier.

Elisabeth aurait bien aimé dire merci à son enseignante de français. «Chaque cours, je me suis dit qu’à la fin de l’année, il faudrait que je lui fasse un genre d’hommage», se désole-t-elle.

Anne-Sophie Grenon, finissante à l’école secondaire Monseigneur-Richard.

Anne-Sophie aussi a créé des liens avec ses enseignants. «Ce sont des gens qui m’ont aidé à grandir en tant que personne. Avoir leurs bons mots, c’est touchant pour moi», indique l’adolescente. Elle compte les visiter, peut-être l’année prochaine, pour leur faire signer son album.

Les écoles ont fermé à la fin du mois de mars, une mesure qui devait, au départ, être temporaire. Les élèves sentent qu’ils ont perdu des moments charnières. «J’aurais plus profité du dernier dîner où on était tous ensemble, avec mes amis, avoir su que c’était la dernière fois», témoigne Elisabeth.

Alternatives

Un peu partout dans la province, les bals des finissants sont reportés. «[Quand le bal aura lieu], c’est sûr que tout le monde va être nostalgique parce que ça va faire plusieurs mois qu’on ne se sera pas vue», estime Anne-Sophie.

Sa collègue Elisabeth croit aussi que l’atmosphère sera bien différente de ce qu’elle et ses amis étaient censés vivre.

En attendant une date, des alternatives commencent à voir le jour. Le bal Mammouth organisé par Télé-Québec et animé par Sarah-Jeanne Labrosse et Pier-Luc Funk prévoit un grand rassemblement virtuel le 19 juin. Sur les réseaux sociaux de la page Mammouth, les jeunes sont invités à faire part des personnalités publiques qu’ils aimeraient voir à cet événement.

«Si on est déjà capable de faire certaines actions, ça peut être très aidant dans cette transition», explique Mme Beaulieu-Pelletier.

La psychologue indique que les jeunes peuvent avoir l’impression qu’on ne comprend pas ce qu’ils vivent. Comme adulte et comme parent, c’est important de s’intéresser à ce qu’ils ressentent.

«Déjà qu’ils sont confinés, on ne veut pas qu’ils confinent aussi leurs émotions», dit-elle, ajoutant que les ados vivent beaucoup de choses en ce moment sur le plan émotionnel.

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