Claude Trudel raconte les coulisses du ministère de la Culture
Le résident de L’Île-des-Sœurs, ancien maire de Verdun et ancien sous-ministre de la Culture, Claude Trudel, a publié son essai sur le ministère de la Culture, qui fêtera ses 60 ans d’existence ce mois-ci.
Une histoire du ministère de la Culture s’adresse surtout aux amoureux de l’histoire du Québec, aux passionnés de politique et à ceux qui s’intéressent à la culture. «J’ai connu et travaillé avec beaucoup des ministres des affaires culturels, alors je me suis dit pourquoi pas écrire quelque chose sur cela et surtout sur ce que les ministres ont fait», relate M. Trudel.
En plus de ses notes personnelles, Claude Trudel a fait un travail de recherche à temps plein pendant quatre mois. Son livre d’un peu plus de 300 pages s’appuie sur la lecture d’ouvrages biographiques des ministres de la Culture, sur le Journal des débats de l’Assemblée nationale, des rapports annuels du ministère et diverses revues de presse.
«Je me suis d’abord inspiré de mes souvenirs, détaille-t-il. Ce n’est pas un ouvrage académique, c’est quelque chose d’accessible au grand public, mais avec une recherche sérieuse.»
Il a évité les entrevues avec d’anciens ministres afin de n’avoir aucune influence.
«La culture au Québec c’est ce qui nous rassemble et ce qui nous ressemble aussi.»
-Claude Trudel
Souvenirs
Dans son livre, M. Trudel raconte notamment la volonté de Pierre Laporte d’assumer l’héritage de Georges-Émile Lapalme, fondateur ministère. Il évoque la décentralisation du ministère entreprise en 1969 par Jean-Noël Tremblay et l’influence politique de Line Beauchamp pour l’adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO.
L’un des accomplissements du ministère qui se démarque le plus, selon lui, est la politique culturelle de Liza Frulla en 1992 qui a amené une refonte. De façon générale à l’époque, Québec donnait surtout des subventions aux artistes, explique-t-il.
«Elle a délaissé tout cet aspect d’attribution financière que le ministère faisait, elle l’a confié à la SODEC et au Conseil des arts, détaille l’Insulaire. Elle a fait en sorte que le ministère se concentre sur l’harmonisation de la politique culturelle du Québec.»
Par ailleurs, l’écrivain élabore davantage les chapitres des ministres qu’il a connu plus intimement. «Si je parle de M. Lapalme, j’étais en classe avec un de ses fils. Donc j’allais chez M. Lapalme quand j’étais jeune, qui d’autre part, était un ami de ma famille.»
Claude Trudel était adjoint du premier ministre Bourassa en 1970, mais après son élection en 1985 il n’a pas été nommé ministre, ce qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. M. Trudel avait été surpris et déçu.
Le portefeuille de la Culture avait plutôt était confié à Lise Bacon. Bien qu’il soit d’avis qu’elle ait fait un bon travail, M. Trudel évoque leur relation tendue. «Quand je parle de Mme Bacon dans ce livre, je dis que je veux que ça soit clair, Mme Bacon et moi ne nous aimions pas d’un amour fou. Ç’a été difficile pendant quatre ans, raconte-t-il. C’est ce genre de chose qui peut pimenter mon livre.»
Les femmes et la culture
Environ la moitié des ministres de la Culture ont été des femmes, dont la majorité au cours des dernières années. Claude Trudel estime que ce ministère était peut-être associé à l’émancipation des femmes qui sont aussi très présentes dans milieu culturel.
«Assez curieusement, la première femme première ministre du Québec, Mme Marois interrompt en quelque sorte la tradition qui s’était installée», constate M. Trudel ajoutant qu’il faudrait que le phénomène soit étudié par un politologue.
Pour l’avenir, même si la pandémie a durement touché le milieu culturel, l’Insulaire estime que le secteur va rebondir.
Une histoire du ministère de la Culture des Éditions du Boréal est maintenant en librairie.