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Institutions culturelles: les professionnels dénoncent un «salaire discriminatoire»

Des membres du SPGQ manifestent devant l'entrée de la Grande Bibliothèque. Photo: Gracieuseté du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

Les professionnels des institutions culturelles de l’État lancent un cri du cœur alors que la négociation d’une nouvelle convention collective traîne depuis mars 2020. Des membres du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ont manifesté lundi soir devant l’entrée de la Grande Bibliothèque, au centre-ville, pour revendiquer un rattrapage salarial.

Une augmentation de 10 à 15% est nécessaire pour mettre fin à la «discrimination systémique» dont sont victimes les archivistes, bibliothécaires et responsables des expositions et autres professionnels, explique à Métro le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette.

L’offre actuelle du gouvernement du Québec équivaut plutôt à une augmentation d’environ 2% par année. Une offre inacceptable considérant l’inflation, selon le président du SPGQ. «On demande aux gens […] de s’appauvrir volontairement.»

«C’est le même payeur, l’État québécois, qui paye les gens différemment», ajoute-t-il.

En 2023, ce n’est pas normal qu’on gagne moins parce qu’on travaille dans une institution publique majoritairement féminine, alors que dans les secteurs à prédominance masculine, les salaires sont plus élevés pour des emplois complètement similaires.

Guillaume Bouvrette, président du SPGQ

Un manque de volonté politique

«On est incapable d’avoir accès aux élus qui auraient le pouvoir de donner [le rattrapage salarial demandé]», déplore Guillaume Bouvrette. Le SPGQ souhaite notamment rencontrer le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, ou la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

«Dans le discours politique, une fois passée la période pandémique, on entend que c’est important [la culture]. Aujourd’hui, ce qu’on demande, c’est de passer de la parole aux actes. Ça devrait se concrétiser par une reconnaissance des professionnels qui œuvrent dans le milieu culturel», affirme M. Bouvrette.

Par ailleurs, un rattrapage salarial permettrait aux institutions culturelles de l’État, comme Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), d’attirer et de retenir l’expertise pour leur permettre de remplir leur mission, selon lui. «C’est bien connu dans le milieu que les bibliothécaires de la BAnQ quittent pour aller travailler à la Ville de Montréal. Ce n’est ni plus ni moins qu’un club-école», précise-t-il.

Malgré tout, Guillaume Bouvrette a bon espoir de trouver une voie de passage à la table de négociation. Toutefois, l’équité salariale «n’est pas négociable», réitère-t-il.

Aucun moyen de pression n’est prévu pour le moment, mais ils ne sont pas exclus, avertit le syndicaliste.

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