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La Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours: témoin de l’histoire de Montréal

La Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, lieu historique et spirituel important pour l’histoire de Montréal, célèbre son 250e anniversaire d’existence cette année. Dotée d’une architecture unique, cette église du Vieux-Montréal est l’un des vestiges les mieux préservés de l’époque de sa fondation, au 17e siècle, et demeure un lieu de cohésion sociale, culturelle et religieuse à Montréal.

«Pour nous, la chapelle représente un exemple de courage, de détermination et de conviction de la part de la femme que fut Marguerite Bourgeoys, explique, enthousiaste, le directeur du site historique Marguerite-Bourgeoys, Jean-François Royal. C’est comme un phare dans un quartier animé comme le Vieux-Port et un témoin de l’évolution de Montréal. Si on pouvait lui donner le don de la parole, la chapelle nous raconterait ce qu’elle a vécu entre ses murs et ce qu’elle a vu depuis la création de Montréal.»

L’église comme repère historique

La première chapelle de Marguerite-Bourgeoys a été fondée en 1655 et sa construction a eu lieu entre 1675 et 1678. Après un incendie qui a ravagé l’église en 1754, cette dernière a été reconstruite entre 1771 et 1773. Même si Montréal était alors sous contrôle de l’Empire britannique, la chapelle a été reconstruite par des maçons et charpentiers français, faisant en sorte qu’elle conserve une architecture française.

«Il y a un changement de régime, et il y a une période de latence de 17 ans où le terrain de la première église demeure vacant, explique l’historien et responsable de la recherche du site historique, Stéphan Martel. Le gouvernement britannique s’intéresse donc au terrain par son emplacement stratégique pour y construire des casernes pour les soldats. En apprenant cette nouvelle, la population civile de Montréal en plus des Sulpiciens se sont empressés de reconstruire la chapelle et ainsi damer le pion au gouverneur, qui n’était pas très content de perdre cette opportunité.»

Toujours située dans le Vieux-Port, la chapelle demeure un lieu fort pour les fidèles d’ici et d’ailleurs, qui viennent la visiter ou participer aux rites religieux. Photo: David Beauchamp, Métro

Un ciment communautaire

Au-delà des fidèles francophones de l’époque, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours a servi de lieu de culte et de rassemblement pour diverses communautés qui ne disposaient toujours pas de leurs propres églises et congrégations. C’est le cas pour la communauté irlandaise de Montréal, qui a trouvé refuge dans la chapelle.

«L’histoire de la chapelle est aussi particulière puisqu’elle touche à plusieurs communautés. Par exemple, c’est le berceau spirituel de la communauté catholique anglophone ici, à Montréal, notamment pour les Irlandais, avant la construction de la Basilique Saint-Patrick. La communauté irlandaise venait ici pour les messes et il y avait même un chapelain anglophone attitré pour offrir le culte dans leur langue, permettant de maintenir cette cohésion communautaire même si on vient d’Irlande.»

Une célébration en détails

Les célébrations du 250e commenceront officiellement en mai 2023 avec un oratorio, une œuvre lyrique dramatique représentée sans mise en scène, costumes ou décors, et ce, après quelques années sans événement du genre en raison de la pandémie. L’oratorio pour l’anniversaire a été écrit par des étudiants de l’Université Concordia et se concentrera sur l’histoire et la vie de Marguerite Bourgeoys, fondatrice de la première chapelle.

En plus de la messe donnée par Mgr Lépine en mai, l’événement le plus important des célébrations est le scan en trois dimensions (3D) de la chapelle, des bâtiments adjacents et du site archéologique. Déjà entamé, il permettra de visiter la chapelle virtuellement, en plus de découvrir les détails qui se cachent autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment patrimonial, bonifiant sa protection et sa compréhension.

Site archéologique de la première chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours, fondée par Marguerite Bourgeoys entre 1675 et 1678. Le site sera également l’objet de numérisation pour mieux comprendre l’histoire de la chapelle et de ce quartier de Montréal fondé au 17e siècle. Photo: David Beauchamp, Métro

«Ce projet est mené par une compagnie spécialisée, qui a déjà effectué des scans dans les bâtiments du quartier, révèle Jean-François Royal. On va pouvoir mettre en relation les résultats obtenus dans la chapelle et ceux des bâtiments autour pour voir l’évolution du Vieux-Montréal. Il y a beaucoup de projets possible grâce à cette numérisation.»

M. Martel ajoute que cette numérisation répond à trois axes importants en muséologie: la conservation, la recherche et la mise en valeur. Ce projet permettra de poser des gestes plus ciblés en conservation et en restauration, pour pérenniser la chapelle pour les générations futures. Il est évident également que des découvertes historiques sont à prévoir, ce qui rend le scan plus stimulant et intéressant.

La chapelle accueille environ 275 000 visiteurs par année, et les membres du site historique Marguerite-Bourgeoys espèrent qu’il y en aura beaucoup plus cette année à l’occasion de son 250e anniversaire.

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