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Qu’est-ce que le monastère du Bon-Pasteur?

Photo: Jeangagnon / wikimedia commons

Qualifié de «joyau» et de «phare pour la communauté» par le ministre de la Culture Mathieu Lacombe, le monastère du Bon-Pasteur, lequel est la proie des flammes depuis hier en milieu d’après-midi, est un bâtiment patrimonial aux facettes multiples.

Érigés en 1846, à une époque où Montréal était encore une seigneurie, les murs de pierre du monastère ont accueilli un pan de l’histoire caritative montréalaise et de «l’histoire des communautés religieuses féminines au Québec», selon le ministère de la Culture. Initialement géré par l’ordre des Sœurs du Bon Pasteur, le bâtiment hébergeait des familles à revenus modiques et des jeunes délinquants. La riche histoire du monastère se perçoit aussi dans son architecture, laquelle «reflète l’architecture conventuelle d’esprit français», notamment grâce à ses toits à deux versants droits.

C’est en 1979 que la valeur patrimoniale du monastère a été reconnue par le gouvernement du Québec. En 1981, la protection est étendue au-delà du bâtiment patrimonial lui-même pour couvrir le terrain qui l’entoure. Le ministère souligne d’ailleurs que le bâtiment, avec l’Université McGill, est l’un des premiers bâtiments publics à avoir été érigé sur la rue Sherbrooke.

Jazz, logements et piano historique

Facilement visible par les passants de la rue Sherbrooke, la coupole du monastère fait partie du paysage iconique de Ville-Marie. «C’est un point de repère, un guide pour la communauté», a déclaré la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, plus tôt vendredi, à propos de cette coupole envahie par les flammes.

La Chapelle historique du Bon-Pasteur, construite en 1878 et située au centre du monastère, accueille régulièrement des concerts de jazz et de musique classique. Visuellement, elle se distingue par sa tour-lanterne en dôme et son clocheton historique. Décrite comme étant «l’une des salles de concert les plus prestigieuses de la ville», selon le site web du Quartier des spectacles, la chapelle dont l’acoustique est particulièrement impressionnante compte un piano de concert Fazioli et un clavecin Kirckman de 1772 dans sa collection.

C’est un projet comme on les aime. Un projet de mixité.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Le monastère, qui comporte trois étages et demi, accueille aussi des locaux d’organismes, des appartements et une résidence pour personnes âgées. Les Impatients, un organisme d’art-thérapie y est notamment voisin d’Héritage Montréal, organisme qui «œuvre à protéger et à promouvoir le patrimoine architectural, historique, naturel et culturel de la grande région métropolitaine de Montréal», selon son site web.

Évidemment, la tragédie qui frappe le monastère depuis hier affecte tout particulièrement cet organisme qui voit ses locaux et l’objet de sa mission passer au feu. «Une perte inestimable pour le patrimoine montréalais», affirme Héritage Montréal, via Twitter.

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