Mort accidentelle: le coroner réclame des efforts pour protéger les piétons
Le Bureau du coroner recommande que les piétons soient mieux protégés. Une recommandation faite suite à la mort d’un homme blessé par la chute d’une dent de scie circulaire près d’un chantier de travaux publics, sur la rue Saint-Hubert, en août 2019.
Le Bureau du coroner a récemment déposé son rapport sur la mort de Jean-Philippe Gaudreau. L’homme de 36 ans avait été gravement blessé dans l’après-midi du 30 août 2019, alors qu’il marchait sur Saint-Hubert. Il avait alors reçu un bout de lame de scie ronde brisée près de l’œil droit. Un pompier dans le secteur avait pratiqué des manœuvres de réanimation, ainsi que les ambulanciers appelés d’urgence sur les lieux.
Inconsciente, la victime avait été transportée à l’hôpital pour une chirurgie cérébrale. On lui avait retiré du crâne un morceau de métal de 4 cm de long et 5 mm de large. Malgré l’intervention, un médecin avait constaté la mort cérébrale de la victime le lendemain.
Dans son rapport, dont Métro a obtenue copie, la coroner Marie-Pierre Charland demande aux entreprises impliquées dans le chantier en question, Bau-Québec et Paysagiste Promovert, de prendre «toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection du public lors de travaux sur un chantier de construction, tel que c’est prévu au Code de sécurité des travaux de construction, afin d’éviter qu’un tel événement ne se reproduise».
Un décès accidentel
La coroner a constitué son rapport à partir de l’analyse des enquêtes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), ainsi que du dossier médical de la victime. Conclusion: la mauvaise utilisation de l’outil et l’absence de respect du périmètre de sécurité ont conduit à la mort du trentenaire. Me Charland ajoute toutefois que la mort de la victime était accidentelle.
À la suite de son enquête dans cette affaire, la CNESST avait conclu que les ouvriers ne respectaient pas les instructions du fabricant de la scie. Il ajoute qu’il n’y avait aucune signalisation en place pour assurer la sécurité du public.
La CNESST avait retenu trois causes pour expliquer l’accident. La méthode de travail, l’accès à la zone de travaux et une gestion de la santé et de la sécurité déficiente. Le Paysagiste Promovert, dont l’ouvrier manipulait la scie lors des travaux, avait par ailleurs reçu un constat d’infraction. Une infraction à laquelle l’employeur avait plaidé coupable.