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L’opposition veut s’attaquer aux déchets dans Parc-Extension

Amoncellement de déchets derrière un immeuble de l'avenue Champagneur dans Parc-Extension. Photo: Isabelle Chénier, Métro

L’enjeu d’insalubrité dans le quartier de Parc-Extension est grave, dénonce Ensemble Montréal. Et il faut agir. La réputation du quartier en dépend, juge l’opposition qui a présenté, ce jeudi, son Plan propreté.

À l’angle de l’avenue Champagneur et de la rue de Liège Ouest, dans le quartier Parc-Extension, les bacs de poubelles noirs sont remplis à craquer. Des sacs poubelles, des armoires de cuisines arrachées et des meubles déchirés jonchent le sol derrière un immeuble résidentiel. Des affiches produites par l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension avertissent pourtant que le dépôt de déchets dans cette zone est interdit, sous peine d’écoper une amende salée de 4000$.

Devant l’attroupement de journalistes près de son appartement, un résident curieux de l’immeuble adjacent regarde par sa fenêtre. Rampal explique bonnement qu’il est récurrent de voir des voisins déposer leurs déchets sur ce terrain privé quand leur bac à ordures est plein.

Une image qui vaut mille mots, selon l’opposition officielle, ayant convoqué les médias ce jeudi matin pour qu’ils constatent par eux-mêmes le délabrement des rues du quartier.

Des rats présents dans la cour arrière d’une famille résidant sur la rue Stuart dans Parc-Extension. Vidéo: Gracieuseté, Cabinet de l’Opposition officielle.

Sur place, la conseillère de la Ville et citoyenne de Parc-Extension depuis plus de 50 ans, Mary Deros, déclare qu’elle n’a «jamais vu le quartier aussi sale». Les rats auraient «pris la place des chiens et des chats dans la cour de certains résidents», affirme-t-elle, une situation qui ternit la réputation, l’image et la qualité de vie du quartier.

«Il faut donner des services aux gens»

Pour redresser «cette perte totale de contrôle de la part de l’arrondissement», l’opposition s’est munie d’un Plan propreté spécifique à Parc-Extension.

«L’insalubrité ne doit plus être traitée comme une problématique saisonnière. Il faut s’y attaquer à l’année», estime Mme Deros. Pour ce faire, son parti suggère la hausse de la fréquence des brigades de propreté sur l’espace public, de même que l’embauche d’inspecteurs chargés de donner des constats d’infractions pour dissuader les mauvais comportements.

«Le Plateau-Mont-Royal dispose de 11 000 heures de brigades de propreté par année contre seulement 1750 heures pour Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, alors que le territoire est deux fois plus grand», cite-t-elle en exemple. Elle ne manque pas non plus de mentionner que seulement 275 constats d’infractions auraient été remis à des pollueurs, alors que la problématique d’insalubrité aurait fait l’objet de 1962 requêtes citoyennes.

Quant au problème de la vermine, la multiplication des poubelles fermées sur le domaine public et la distribution aux résidents de bacs munis de couvercles feraient partie de la solution. L’implantation de puces d’identification par radiofréquence sur les bacs de compostages est également recommandée afin de mesurer la performance de la collecte.

Un moyen judicieux pour mieux cibler les activités de sensibilisation auprès de secteurs plus problématiques, indique pour sa part le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, venu appuyer sa collègue.

Ces trois dernières propositions se basent d’ailleurs sur des initiatives appliquées sur son propre territoire et qui ont fait leurs preuves, précise-t-il.

Un discours déplorable qui «stigmatise»

Au téléphone, la mairesse de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Laurence Lavigne Lalonde, qualifie de déplorable le discours de l’opposition officielle qui contribue à «stigmatiser un quartier qui l’est déjà» en généralisant à la grandeur du territoire de Parc-Extension des enjeux qui ne touchent que certains secteurs. Les propos déclarés ce matin par ces homologues discréditent aussi, selon elle, les «nombreux efforts» entrepris par l’Arrondissement pour éradiquer la problématique d’insalubrité.

Parmi ceux-ci, cette dernière affirme que, cette année, l’Arrondissement ajoutera deux inspecteurs aux cinq qui se promènent dans le district pour lutter contre les dépôts sauvages sur les terrains de privés. «Les heures d’inspectorat augmenteront de 40%», assure-t-elle.

Cette équipe aurait déjà visité à maintes reprises le propriétaire de l’immeuble devant lequel s’est tenue la conférence de presse, souligne la Mme Lavigne Lalongue. Elle ajoute d’ailleurs que des constats d’infractions lui ont été remis et que celui-ci collaborait actuellement avec la Ville pour trouver des moyens d’éviter l’amoncellement de détritus derrière la bâtisse.

L’élue dénote aussi certaines comparaisons «hasardeuses» sur lesquelles se fonde l’opposition dans l’élaboration de solutions. La première: le nombre d’heures exponentiel dont dispose la brigade de propreté de l’espace public dans le Plateau-Mont-Royal comparativement à celui plus modeste alloué à son arrondissement.

Pour justifier cet écart, Laurence Lavigne Lalonde rappelle que l’affluence des touristes et des passants sur le Plateau-Mont-Royal est plus importante. «L’arrondissement possède quatre artères commerciales, dont certaines sont piétonnes comme l’avenue Mont-Royal. Cette réalité nécessite que les bridages de propreté y soient déployés plus fréquemment».

La deuxième: répliquer des solutions mises en œuvre dans l’arrondissement de Saint-Laurent qui ne peuvent pas se transposer dans Parc-Extension, un district qui est plus densément peuplé.

«On n’a pas l’espace comme dans Saint-Laurent pour déposer des bacs de 360 litres sur les trottoirs. Ce n’est pas une avenue qu’on va prendre», explique Mme Lavigne-Lalonde.

Elle mise plutôt sur l’augmentation de paniers de rues tout comme la fréquence de leur collecte.

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