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Les îles artificielles, entre risque et espoir

Kieron Monks - Metro World News

La surpopulation et les menaces environnementales contraignent les États et les entrepreneurs à construire des îles artificielles. Les possibilités sont infinies, depuis la promotion de la paix au Moyen-Orient jusqu’à la création de communautés libertariennes dispensées de taxes. Mais l’absence de lois sur ces nouveaux îlots risque d’engendrer le chaos.

«Notre pays est petit et surchargé, avertissait en juin der-nier le premier ministre d’Israël, Benyamin Nétanyahou, devant son cabinet. La construction d’îles artificielles ouvre plu-sieurs possibilités pour notre développement.»

L’État hébreu suit les traces de Dubaï et du Japon, qui ont entrepris de créer de nouveaux territoires à même la mer. Le gouvernement israélien prévoit construire des îles artificielles à proximité des grandes villes à des fins militaires, industrielles et résidentielles. Il envisage même de mettre en chantier un port naval et un aéroport dans la mer Méditerranée, près de la bande de Gaza.

Autour du monde, l’intérêt pour les îles artificielles ne cesse de croître. La surpopulation et les défis environnementaux ont poussé de nombreux pays à étudier sérieusement cette option. Il s’agit parfois d’une question de survie pour certains ha-bitants – ceux de Kiribati, dans le Pacifique, ou des Maldives, dans l’océan Indien, par exemple, qui devront être déplacés sur des îles avoisinantes avant d’être submergés.

Les îles artificielles déjà existantes donnent des résultats ambivalents. Tandis que les provinces de Flevopolder, en Hollande, sont devenues des terres fertiles de commerce et de biodiversité, le plus important archipel jamais construit n’a pas donné les résultats escomptés. En dépit d’investissements à hauteur de 10 G$, The World, construit en 2003 à Dubaï, sombre tranquillement dans la mer. La crise de 2007-2009 a eu raison de tous les travaux en cours, et aucun projet de reprise n’a été avancé depuis.

Les technologies promettent tout de même des possibilités nouvelles. La compagnie de construction danoise Dura Vermeer a mis au point les communautés flottantes Floatec, dont les bâtiments sont soutenus sur l’eau par des blocs en polystyrène. «Tous les défis techniques ont été résolus», soutient le directeur du projet, Edwin Blom. Les avancées permettent de construire des structures plus imposantes et à moindre coût.»

Le commerce et les loisirs sont les principales sources de développement. En juillet, la compagnie australienne Orsos a mis en vente ses premières îles de luxe privées – d’énormes yachts qui peuvent être stationnés à n’importe quel endroit. L’entreprise soutient avoir charmé des milliers d’acheteurs potentiels.

Le milliardaire et cofondateur de PayPal Peter Thiel a annoncé son intention de créer une société utopique libertarienne sur une île artificielle, dépourvue de taxes et d’assistance sociale, et où les lois n’existeraient pas. «Il n’y a à peu près aucune législation qui encadre les communautés flottantes», explique M. Blom, soulignant que ce flou juridique pourrait mener au chaos.

On prévoit construire certaines îles pour exploiter le gaz contenu sous les eaux dans l’océan Arctique et la mer Méditerranée, et les environnementalistes soutiennent que ces lieux créés par l’homme auront des impacts catastrophiques sur l’écosystème marin. «Les îles artificielles se développent si rapidement qu’on ignore tout de leurs conséquences, s’inquiète Peter Sale, un écologiste marin à l’Institut pour l’eau, l’environnement et la santé de l’Université des Nations unies, à Hamilton, en Ontario. Au fil de cette course pour l’appropriation des eaux, la mer pourrait bien devenir un champ de bataille.

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Des îles écolos?

Rencontre avec, Gábor Orsós, fondateur des Îles Orsos et premier détaillant d’îles consrtuites par l’homme

Est-ce que les îles sont autosuffisantes?
Les îles sont peu polluantes et ne nécessitent aucune infrastructure extérieure. Elles produisent leur énergie grâce aux énergies solaire et thermique.

À quels endroits les îles peuvent-elles être installées?
Partout près des côtes, là où l’ancrage n’est pas interdit. Nous avisons toujours les autorités locales, et nous sommes en mesure de nous plier à toutes les exigences requises quant aux assurances et au territoire.

Chaque unité coûte 6,5 M$. Seront-elles un jour plus accessibles?
Le plan initial était de construire une chaîne d’hôtels complètement isolés dans les plus beaux endroits du monde, peu importe le prix.

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