Pétrole: la production libyenne arrêtée à cause de combats
La Compagnie libyenne nationale de pétrole (NOC) a annoncé mercredi l’arrêt de la production dans un champ pétrolier du sud-ouest du pays en raison de combats sur le site.
Des «groupes armés ont attaqué dans la matinée le champ» d’El-Feel, ont indiqué dans un communiqué les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen en conflit avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU.
Ces forces ont précisé avoir répliqué avec des «raids aériens» et plus tard, leur porte-parole, Ahmad al-Mesmari, a accusé les «milices du GNA» d’être derrière l’attaque. Celle-ci n’a pas été revendiquée jusqu’ici.
La mission de l’ONU en Libye (Manul) a exprimé sa «grave préoccupation», appelant dans un communiqué à la «cessation immédiate» des combats sur le site pétrolier.
«L’arrêt de la production pétrolière affectera tous les Libyens et aggravera leurs souffrances», a ajouré la Manul, ajoutant que les infrastructures et les «installations pétrolières libyennes doivent rester sous le contrôle exclusif de la NOC».
Les pro-Haftar s’étaient emparés en début d’année des plus importants champs pétroliers dans le sud du pays, dont El-Feel, lors d’une opération qui visait à combattre «les groupes terroristes».
M. Mesmari a fait état en début de soirée du «retrait des groupes armés» à la suite des raids aériens, sans autre détail. Mais il n’était pas clair dans l’immédiat si les forces pro-Haftar contrôlaient toujours le site.
La NOC a confirmé que des raids aériens avaient été menés contre l’entrée du champ ainsi qu’un complexe résidentiel réservé aux employés.
«Tous les employés ont été évacués vers des lieux sûrs», a ajouté la compagnie, affirmant que «la production est arrêtée jusqu’à la fin des combats».
La compagnie a publié sur sa page Facebook une vidéo du champ où on peut voir une épaisse colonne de fumée et entendre le bruit de combats.
Le champ pétrolier d’El-Feel, une joint-venture entre la NOC et l’Italien ENI, produit 70 000 barils/jour (b/j).
Après avoir lancé leur opération dans le sud, les forces du maréchal Haftar ont lancé une large offensive début avril contre la capitale libyenne, siège du GNA, là encore disant vouloir chasser les «groupes terroristes».
Les combats font rage depuis au sud de Tripoli, mais les violences n’ont pas affecté la production pétrolière estimée à 1,25 million b/j en moyenne.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée par des conflits fratricides qui affectent régulièrement la production du pétrole qui constitue quasiment la seule source de revenu du pays.