Primaire démocrate: Bloomberg se retire, apporte son soutien à Joe Biden
L’ancien vice-président américain Joe Biden est plus que jamais le favori des primaires démocrates après des victoires spectaculaires lors du «Super Tuesday» et le retrait du milliardaire Michael Bloomberg, qui l’installent dans un duel de longue haleine avec Bernie Sanders.
Malgré les montants record investis dans sa campagne – plus d’un demi-milliard de dollars tirés de son immense fortune personnelle -, Micahel Bloomberg a rapidement tiré mercredi les conclusions de ses résultats décevants lors de la journée électorale déterminante de la veille.
«Il y a trois mois, j’ai présenté ma candidature à la présidentielle pour battre Donald Trump. Aujourd’hui, je me retire de la course pour la même raison: battre Donald Trump», a annoncé Michael Bloomberg, estimant que Joe Biden était désormais le mieux placé pour y parvenir lors de l’élection suprême du 3 novembre.
Bloomberg part, duel Biden/Sanders en vue
Selon les médias américains, la sénatrice Elizabeth Warren, qui a aussi essuyé un revers cruel mardi et n’a même pas remporté son propre État du Massachusetts, était également mercredi matin en train de «réévaluer» l’avenir de sa campagne.
C’est donc un face-à-face entre le modéré Biden et le socialiste Sanders qui commence.
«On ne l’appelle pas « Super Tuesday » pour rien!», s’était exclamé mardi soir depuis Los Angeles, en Californie, un Joe Biden visiblement revigoré après avoir remporté au moins neuf des 14 États en jeu.
Il s’est présenté comme un futur président capable de se «battre», mais aussi de «panser les plaies» des États-Unis, meurtris selon lui par «la haine et la division» semées par Donald Trump.
L’ex-bras droit de Barack Obama, 77 ans, a créé la surprise en décrochant la victoire au Texas et en écrasant la concurrence en Virginie et en Caroline du Nord – soit, pour la seule journée de mardi, trois des quatre États qui fournissent les plus gros contingents de délégués pour la convention démocrate qui décernera, en juillet, l’investiture dans la course à la Maison-Blanche.
Il a aussi gagné dans l’Alabama, l’Oklahoma, le Tennessee, l’Arkansas, le Minnesota et le Massachusetts. Il réalise ainsi un grand chelem dans les États du sud du pays et confirme être le champion des Afro-Américains, un électorat-clé côté démocrate.
En face, Bernie Sanders, considéré comme le favori depuis son démarrage en fanfare dans ces primaires, ne s’avoue pas vaincu. Il semblait bien placé pour remporter le plus gros État du «super mardi», la Californie, avec une avance de près de neuf points après dépouillement de 87% des bureaux de vote.
Il a aussi engrangé son petit État du Vermont, ainsi que le Colorado et l’Utah.
Unis derrière Biden
Les deux candidats étaient toujours au coude-à-coude mercredi matin dans le Maine.
«Je vous le dis avec une confiance absolue: nous allons emporter la primaire démocrate et nous allons battre le président le plus dangereux de l’histoire de ce pays», a lancé mardi soir «Bernie» devant une foule enthousiaste de son fief du Vermont.
Joe Biden revient de loin.
Longtemps ultra favori, il avait encaissé de piteux résultats lors des premiers scrutins en février, handicapé par une campagne terne et des dons parcimonieux.
Mais le vote de samedi en Caroline du Sud lui a permis de faire mentir les pronostics, qui le vouaient à une mort politique quasi-certaine: en s’imposant très largement dans cet État du Sud grâce au vote afro-américain, il a enclenché une dynamique nouvelle.
Et avant celui de Michael Bloomberg, il avait bénéficié ces derniers jours du désistement en sa faveur de deux autres candidats modérés: le jeune Pete Buttigieg, révélation de ces primaires, et la sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar.
Longtemps éparpillé avec de multiples candidatures, le camp modéré est donc désormais uni derrière Joe Biden pour faire barrage à Bernie Sanders.
Ses idées très à gauche pour les États-Unis, comme une assurance-maladie publique universelle, se sont peu à peu imposées dans l’électorat démocrate, mais la «révolution» prônée par le sénateur de 78 ans inquiète toujours une partie de l’establishment du parti.
Comme en 2016 face à Hillary Clinton, la chasse aux délégués pourrait donc durer.
Malgré son avance, Joe Biden reste loin des 1991 délégués nécessaires pour s’assurer l’investiture démocrate en juillet: le chemin est encore long. Il passera dès mardi prochain par six nouveaux États (Washington, Idaho, Michigan, Missouri, Mississippi et Dakota du Nord), puis, le 17 mars, par la Floride, l’Arizona, l’Ohio et l’Illinois.
Rien ne dit qu’un candidat aura une majorité absolue après ces scrutins, mais Joe Biden est désormais en position de force.