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Coronavirus: le Royaume-Uni en confinement, la pandémie progresse

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Une rue déserte à Cardiff au Royaume-Uni. Photo: Polly Thomas/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Face à la progression inexorable du nouveau coronavirus, les autorités du monde entier ont renforcé lundi les mesures de confinement, qui concernent désormais plus de 1,8 milliard de personnes sur tous les continents, y compris les Britanniques.

Après l’Afrique du Sud ou le Sénégal, le premier ministre britannique Boris Johnson a finalement décrété lundi soir un confinement national pour au moins trois semaines en raison du nouveau coronavirus.

Malgré ces mesures radicales de confinement, le monde a franchi le cap des 360 000 cas et déplore plus de 16 000 morts du coronavirus, dont 10 000 en Europe, selon un décompte de l’AFP.

Le décompte macabre s’alourdit également outre-Atlantique, avec une centaine de nouveaux décès répertoriés en 24 heures aux États-Unis, et l’inquiétude monte notamment à New York.

«Ça va si vite», a estimé le maire de la métropole américaine Bill de Blasio, qui réclame l’envoi en urgence de «centaines de respirateurs» et de «millions de masques» pour sauver les vies des plus fragiles.

Avec 500 cas recensés et 98 morts, la capitale financière et culturelle des États-Unis est encore loin des plus de 6000 victimes italiennes, mais elle «s’en rapproche», selon les autorités sanitaires américaines.

Mise à genoux par le fléau, l’Italie s’est raccrochée à une petite «lueur au bout du tunnel» en enregistrant lundi, pour le deuxième jour consécutif, un tassement du nombre de morts et de nouveaux cas.

«Nous vivons des journées cruciales. Attention à ne pas baisser la garde», a averti le ministre italien de la Santé Roberto Speranza, tandis que le gouvernement, prudent, renforçait les mesures de confinement.

Partout dans le monde, des mesures plus strictes étaient également annoncées avec, parfois l’appel aux militaires et des couvre-feu.

«Trop c’est trop»

Pour la première fois, les élèves russes sont aussi restés chez eux. Directeur d’une école dans le nord-ouest de Moscou, Vassili Boguine a confié à l’AFP son sentiment «irréel» en arpentant les couloirs vides de l’établissement. «Personne ne crie, personne ne sourit», déplorait-il, toutefois convaincu de la nécessité de la mesure.

Quant à ceux qui ne se plient pas aux règles de confinement édictées, ils risquent de fortes amendes ou même des peines de prison. Une trentaine de Tunisiens placés en garde-à-vue pour violation du couvre-feu en ont fait l’expérience lundi.

«Trop c’est trop», a aussi lancé le premier ministre canadien Justin Trudeau, agacé par le manque de civisme de certains de ses compatriotes.

Si la Chine, où l’épidémie de coronavirus a débuté, semble avoir réussi à l’endiguer, les résultats des mesures de confinement tardent à se faire sentir ailleurs.

L’Espagne, obligée de convertir une patinoire de Madrid en morgue, a connu une journée particulièrement noire: elle a franchi la barre des 2000 morts, avec plus de 500 nouveaux décès en 24 heures.

«Faire taire les canons»

«C’est déchirant. La pandémie s’accélère», a commenté le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Pour lui, il est toutefois possible de «changer sa trajectoire», avec davantage de tests de dépistage et de mises en quarantaine des personnes exposées.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a solennellement appelé à «un cessez-le-feu mondial et immédiat».

«L’heure est venue de laisser les conflits armés derrière nous pour concentrer nos efforts sur le véritable combat de nos vies», a-t-il lancé depuis le siège de l’Onu à New York, alors que l’OMS prévoit de commencer le dépistage dans le nord-ouest de la Syrie en guerre.

«Posez les armes, faites taire les canons, mettez fin aux frappes aériennes», a-t-il ajouté, appelant à la création de «couloirs d’aide humanitaire qui sauveront des vies».

Après s’être consultés au téléphone, les présidents français Emmanuel Macron et chinois Xi Jinping ont souhaité quant à eux la tenue d’un sommet extraordinaire du G20 sur les aspects sanitaire et économique de la crise du coronavirus.

Trump, voix dissonante

Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois fait entendre sa différence, exprimant des doutes sur les restrictions mises en place face au coronavirus et déplorant leur impact sur l’économie.

«Nous ne pouvons laisser le remède être pire que le problème lui-même», a-t-il tweeté, laissant entendre qu’il était plutôt favorable à un assouplissement de ces mesures.

Malgré une montée en puissance des cas aux États-Unis — 573 morts et plus de 41 500 contaminations –, l’union sacrée n’a pas prévalu au Sénat, où démocrates et républicains ont échoué à s’entendre sur un plan de relance visant à mobiliser jusqu’à près de 2000 milliards de dollars en soutien à l’économie.

En conséquence, les marchés boursiers et les cours du pétrole ont continué à plonger lundi, en Europe et en Asie.

Le FMI a prévenu que le coronavirus pourrait plonger le monde dans une récession pire que pendant la crise financière de 2008.

«L’impact économique est et sera grave, mais plus le virus est arrêté rapidement, plus la reprise sera rapide et forte» en 2021, a estimé sa directrice générale Kristalina Georgieva.

«Les JO pas faisables»

Les dirigeants du monde semblent se rendre à l’évidence: cette crise sanitaire inédite sera longue, d’autant qu’un vaccin, à en croire les grands groupes pharmaceutiques, ne sera pas disponible avant 12 à 18 mois.

Il n’existe actuellement aucun traitement agréé contre le virus. Mais les initiatives pour trouver un remède s’accélèrent. Un essai clinique européen, baptisé Discovery, a ainsi été lancé dimanche dans au moins sept pays du Vieux continent pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus.

Au Canada, des chercheurs ont lancé lundi une étude visant à tester les effets d’un anti-inflammatoire, la colchicine, sur les risques de complications pulmonaires et de décès liés au COVID-19.

Sur l’épineux dossier des Jeux olympiques d’été, prévus en juillet au Japon, la pression s’est accrue lundi en faveur d’un report. Le président de la puissante Fédération internationale d’athlétisme a estimé que les maintenir n’était «ni faisable ni souhaitable».

De son côté, le premier ministre japonais Shinzo Abe a pour la première fois reconnu qu’un report «pourrait devenir inévitable».

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