Coronavirus: le trafic aérien passager au plus bas depuis le 11-Septembre
Le trafic aérien passager, fortement affecté par la pandémie de coronavirus, s’est effondré de 14,1% dans le monde en février, en comparaison annuelle, a annoncé jeudi l’Association internationale du transport aérien (Iata).
«Il s’agit de la plus forte baisse du trafic depuis le 11-Septembre, reflétant l’effondrement des voyages intérieurs en Chine et la chute brutale de la demande internationale à destination et en provenance de la région Asie-Pacifique, en raison de la propagation du virus Covid-19 et des restrictions de voyage imposées par les gouvernements», a expliqué l’Iata dans un communiqué.
Le nouveau coronavirus, signalé fin décembre par les autorités chinoises à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a contaminé officiellement près d’un million de personnes et fauché jusqu’à présent plus de 48 000 vies dans le monde.
Faute de vaccin ou de traitement, pour freiner la propagation de la pandémie, le confinement reste le moyen de lutte le plus efficace. La moitié de la population mondiale est ainsi appelée à rester chez elle ou contrainte de le faire, tandis que de nombreux avions sont cloués au sol en raison des restrictions de circulation liées au coronavirus.
La chute de 14,1% du trafic passager mondial (international et national) est «sévère, mais pour les transporteurs de la région Asie-Pacifique, la chute a été de 41%. Et cela ne fait qu’empirer», a déclaré le directeur général de l’Iata, Alexandre de Juniac, cité dans le communiqué.
«C’est sans aucun doute la plus grande crise que le secteur ait jamais connue», a-t-il insisté.
La crise du nouveau coronavirus devrait priver le secteur mondial du transport aérien de 252 milliards de dollars US de revenus cette année, a prévenu cette fédération la semaine dernière.
Le trafic passager international a également fortement reculé, pliant de 10,1% en février par rapport à la même période de 2019. Il s’agit de la plus forte baisse depuis l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003.
En février, à l’exception des compagnies aériennes européennes (+0,2%) et du Moyen-Orient (+1,6%), toutes les autres ont enregistré des baisses de leur trafic passager international.
Les compagnies aériennes de l’Asie-Pacifique ont vu leur trafic passager international s’effondrer de 30,4% en janvier, en comparaison annuelle. Les transporteurs de la région d’Amérique du Nord ont déclaré une baisse de -2,8%, ceux d’Afrique de -1,1% et ceux d’Amérique latine de -0,4%.
Quant au trafic passager national, il a chuté de 20,9% en février en taux annuel, plombé par l’effondrement du trafic aérien chinois (-83,6%), le plus fort recul depuis que l’Iata a commencé à suivre le marché en 2000.
Les compagnies aériennes américaines ont en revanche connu en février l’un de leurs meilleurs mois, le trafic intérieur ayant fait un bond de 10,1%. La demande a toutefois commencé à chuter vers la fin du mois, le plein effet de la pandémie devant se manifester en mars.