Soutenez

Le père Noël, légende éternelle

Photo: Métro

Personnage aimé de millions d’enfants à travers le monde, le père Noël a vécu bien des aventures au cours de sa longue carrière! Voici quelques anecdotes, surprenantes ou rigolotes.

Pas né de la dernière neige!
Il semble que, depuis toujours, les gens ont cru à des personnages surnaturels descendant du ciel pour apporter des cadeaux aux enfants. Plusieurs de ces personnages arrivaient lors du solstice d’hiver (21 décembre), une fête déjà célébrée à l’époque de l’Empire romain.

Quand la jeune Église chrétienne se lança dans l’évangélisation de l’Europe, elle se heurta à Odin, Wodan et autres dieux nordiques. Les faire disparaître n’était pas facile. On tenta avec plus ou moins de succès de leur substituer la légende de saint Nicolas. Au cours des siècles, les croyances chrétiennes et païennes se sont mélangées. Ainsi, le dieu germanique Thor, vieillard jovial aimant les enfants et apparaissant dans le feu de l’âtre, ressemble comme un jumeau à notre père Noël actuel!

Les cadeaux d’abord
Quelle coutume est venue en premier: la remise de cadeaux ou la fête de la naissance de Jésus? Probablement la première. En effet, avant le IVe siècle, on ne célébrait pas Noël, puisque les textes évangéliques ne précisent pas la date de la nativité. C’est seulement en 354 que le pape Liberius l’établit le 25 décembre. En choisissant ce jour, il voulait probablement éclipser les rites païens entourant le solstice d’hiver. Le saint qui aimait les enfants Saint Nicolas est le plus important ancêtre du père Noël. Évêque en Asie mineure au IVe siècle, il aurait accompli tant de miracles qu’il est aujourd’hui le saint patron des enfants, des jeunes filles, des marins, des prisonniers et de la Russie! Sa fête, le 6 décembre, est considérée depuis le XVe siècle comme la fête des enfants. Il est généralement représenté comme un grand évêque portant une mitre et une crosse. Chevauchant un âne ou un cheval, il visite les maisons pour apporter des cadeaux aux bons enfants et punir les mauvais. Parfois, un comparse maléfique l’accompagne pour accomplir la deuxième tâche, lui laissant le beau rôle: aux Pays-Bas, il s’agit d’un valet noir, en France, du célèbre père Fouettard.

Un poème qui a fait du chemin
Le père Noël tel que nous le connaissons aujourd’hui est né en 1822 sous la plume de l’Américain Clement C. Moore, qui composa un poème pour ses enfants intitulé d’abord A Visit from St. Nicholas, puis rebaptisé The Night Before Christmas à sa publication. Le père Noël y est décrit comme un petit elfe joufflu et rigolo, bondissant de toit en toit sur son attelage tiré par huit rennes minuscules. «Il avait un large visage / Une petite bedaine toute ronde / Qui tremblotait comme de la gelée / Quand le rire le secouait…»

Clement C. Moore ne reconnut la paternité de son poème que 30 ans après sa publication: professeur de grec et d’hébreu, il croyait sans doute que l’écriture de contes frivoles ne cadrait pas avec le sérieux de ses travaux…

Les cousins de saint Nicolas
Saint Nicolas n’est pas le seul personnage religieux à apporter des cadeaux aux enfants. Dans différentes régions européennes, les enfants bénéficient des services de saint Martin, sainte Catherine, sainte Barbara, sainte Lucie, saint Thomas, saint André. Dans les familles très catholiques, c’est l’Enfant Jésus lui-même qui apporte les cadeaux. En Espagne, les enfants reçoivent leurs présents des rois mages à l’Épiphanie.

Quand le père Noël… est une femme
Curieusement, l’Italie et la Russie partagent le même personnage légendaire: une vieille femme qui apporte des cadeaux aux enfants. En Italie, elle se nomme la Befana et en Russie, la Babouchka. Son histoire existe en plusieurs versions. En voici une.

Par une nuit d’hiver très froide, la Babouchka fit un grand feu dans sa modeste cabane et s’assoupit, heureuse d’être au chaud. Soudain, on frappa à la porte: trois hommes d’apparence étrange se trouvaient sur le seuil. Ils lui expliquèrent qu’ils allaient à Bethléem porter des cadeaux à un enfant et lui demandèrent de les accompagner. La Babouchka jeta un coup d’œil aux plaines enneigées et songea à son bon feu réconfortant. «Je suis trop vieille et trop fatiguée pour un si long voyage», répondit-elle aux étrangers. Ils la quittèrent, et la vieille femme retourna à son sommeil.

Le lendemain, elle eut des remords et sortit bien vite pour tenter de rattraper les rois mages. Hélas, la neige avait recouvert leurs traces. La Babouchka emplit alors son sac de jouets et se lança sur les chemins, mais ne put jamais les rejoindre. C’est pourquoi, chaque Noël, la Babouchka visite toutes les maisons de Russie en donnant des jouets aux enfants et en espérant trouver celui dont les rois mages lui ont parlé.

Une mine d’or pour Coca-Cola
En 1931, Coca-Cola avait des problèmes d’image. L’entreprise était soupçonnée de fabriquer son célèbre breuvage avec des feuilles de coca (dont on tire la cocaïne), et il lui était interdit de montrer des enfants dans ses publicités, même après qu’elle eût changé sa recette de boisson gazeuse.

L’équipe de marketing eut alors une idée du tonnerre: utiliser la légende du père Noël pour promouvoir une image familiale et inoffensive de Coke. L’illustrateur Haddon Sundblom créa un père Noël de taille humaine, au ventre rond et à la figure sympathique et débonnaire. Ce fut une des campagnes publicitaires les plus efficaces de tous les temps. Coca-Cola utilisa son père Noël pendant près de 35 ans, l’envoyant même en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Le père Noël débarqua donc sur le vieux continent en même temps que les soldats américains, conquérant rapidement tous les pays et éclipsant leurs vieux personnages régionaux. C’est en partie à cause de cette publicité de Coca-Cola que le père Noël a la même allure partout sur la planète.

L’arrivée du père Noël au Québec
En Nouvelle-France, en plein cœur du rude hiver, la célébration de Noël était essentiellement religieuse et se résumait à la messe de minuit et à un réveillon. Vers 1875, la communauté anglophone des centres urbains commença à faire de Noël une journée de réjouissances familiales et adopta le «Santa Claus» américain. Mais, pour les francophones des milieux ruraux, l’argent était trop rare pour songer à faire des cadeaux aux nombreux enfants de la maisonnée.

Il fallut attendre la Première Guerre mondiale pour que les Québécois se laissent gagner par les festivités de Noël. La radio diffusait des chansons et des contes, et les marchands se mirent de la partie et firent défiler le père Noël dans les rues. Les cadeaux se firent plus nombreux à mesure que le niveau de vie s’élevait, et le père Noël entra dans les mœurs.

NORAD: sur les traces du père Noël
Depuis 44 ans, le commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) suit les déplacements du père Noël le soir du 24 décembre. Tout a commencé en 1955, à Colorado Springs, aux États-Unis. Un magasin encourageait les enfants à appeler le père Noël sur une ligne spéciale. Le numéro de téléphone donné était en fait celui du directeur du commandement à la Défense continentale. Recevant des dizaines d’appels d’enfants, il comprit la situation et ordonna à ses soldats de détecter la position du père Noël sur les radars. Tous les enfants qui appelèrent reçurent des nouvelles précises de son parcours.

Deux ans plus tard, lorsque le NORAD fut créé, il reprit la tradition de la Défense continentale. Chaque Noël, des soldats bénévoles informent des milliers d’enfants du monde entier. Ils ont aussi mis sur pied un site internet où on peut suivre en direct le parcours du père Noël. Le 24 décembre dernier, ce site a été consulté 30 000 fois par minute, pendant que le NORAD recevait plus de 20 000 appels d’enfants n’ayant pas accès à internet.

***
Les différents noms du père Noël

  • Angleterre: Father Christmas
  • États-Unis: Santa Claus
  • Hollande: Sinterklaus
  • Allemagne: Klausenmann
  • Russie: Ded Moroz
  • Scandinavie: Jul Tomte
  • Finlande: Joulupukki
  • Italie: Babbo Natale
  • Grèce: Saint Vassilios
  • Roumanie: Mos Cratiun

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.