Pourparlers de paix: impossible selon l’opposition syrienne
Les groupes de l’opposition syrienne ont déclaré samedi qu’il était «impossible» d’entamer des négociations de paix avec le gouvernement sans la mise en place des résolutions des Nations unies concernant des enjeux humanitaires. Ils ont également dénoncé l’implication accrue de la Russie dans la préparation des pourparlers.
Dans un communiqué signé par 45 groupes de l’opposition et des rebelles, ils réitèrent leur appui à une résolution politique au conflit, mais ils jugent que le gouvernement syrien — appuyé par les Russes — sera responsable de tout échec des négociations en raison de ses «crimes commis en ce moment».
Les groupes demandent en outre la mise en place des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui appellent les belligérants à ouvrir l’accès à l’aide humanitaire partout en Syrie, surtout dans les zones assiégées par le gouvernement et les rebelles, ainsi qu’à cesser les attaques contre les civils.
Ils ont ajouté qu’ils ne participeraient pas aux discussions tant que des Syriens continueront de mourir dans des villes assiégées et dans des régions touchées par les frappes aériennes russes. Moscou — un allié important du régime syrien — a lancé une campagne de tirs aériens contre les rebelles le 30 septembre dernier.
Cette déclaration assombrit quelque peu les perspectives des pourparlers supervisés par l’ONU qui devaient s’ouvrir lundi à Genève. Les discussions pourraient toutefois être reportées en raison des divisions dans l’opposition à savoir qui la représentera à la table des négociations.
L’équipe de négociation actuelle de l’opposition a annoncée plus tôt cette semaine inclut des factions rebelles appuyées par l’Arabie saoudite qui sont considérées comme des organisations terroristes par les gouvernements syrien et russe. La coalition exclut cependant, entre autres, des représentants du Parti de l’union démocratique — l’un des plus grands groupes kurdes dont la contribution a été cruciale dans le combat contre le groupe armé État islamique dans le nord de la Syrie.
Les groupes de l’opposition ont par ailleurs accusé la Russie d’entraver les négociations en tentant d’imposer des conditions pour déterminer quels groupes devraient participer, ou non.
Kerry rencontre les représentants du Golfe
Par ailleurs, le secrétaire d’État américain John Kerry a rencontré samedi des représentants de la région du Golfe pour tenter de trouver un consensus sur les groupes syriens qui devraient être représentés à la table de négociations.
M. Kerry a souligné que les négociations sur le conflit en Syrie pourraient unir les rivaux de toujours, l’Iran et l’Arabie saoudite, qui ont vu leurs relations se détériorer dans les dernières semaines.
«Il y a quelque chose qui les rapproche sur la Syrie, et c’est [le groupe armé État islamique]. Les deux veulent tuer [le groupe ÉI]», a-t-il déclaré.