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Fauteurs de troubles

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On l’a tous déjà lu ou entendu: «Partout où y’a des musulmans, y’a des problèmes!».

Facile. Simpliste. Caricatural.

Penser que les musulman-es sont plus enclins à générer du trouble, c’est faire preuve d’une perception très sélective de la réalité.

D’abord, on sait qu’on a tendance à retenir davantage ce qui confirme nos idées. C’est ce qu’on appelle «biais de confirmation». Chercher à se conforter spontanément dans sa vision du monde est un réflexe humain. Il n’est donc pas si étonnant que beaucoup en viennent à monter en épingles les évènements négatifs impliquant des musulman-es et à ignorer ce qui contredit les préjugés.

Des décennies de propos négatifs à leur égard ont contribué à cette perception déformée. Au Québec comme ailleurs, les discours clivants du «nous et eux», de l’incompatibilité culturelle et de la menace de l’islamisation ont été répétés ad nauseam. Il en a découlé l’illusion que la présence de musulman-es dans une société est une grande source de problèmes.

C’est que la personne de confession musulmane, érigée en ennemie, est un bouc-émissaire idéal. Paradoxalement, il rassure. Car nul besoin de se poser des questions sur nos propres façons de faire.

On met la faute sur les autres et nos propres failles disparaissent: «Ils sont contre la liberté d’expression», «Ils demandent trop d’accommodements», «Ils sont contre l’égalité entre les hommes et les femmes», «Ils ne s’intègrent pas»…

Rien de plus simple pour soulager les consciences. Mais la réalité est infiniment plus complexe.

Finalement, si le discours voulant que les musulman-es sont un fardeau à gérer résonne aussi fort, c’est aussi en raison d’un contexte international où les conflits politiques ont fortement marqué l’imaginaire. La couverture médiatique qui domine est inquiétante et dramatique, ce qui confirme l’association musulmans=problèmes. Avec cette accumulation de négativité, les personnes musulmanes écopent d’un récit à leur sujet qui est sombre et repoussant.

Alors qu’en fait, elles sont parmi les premières victimes de violences de tout genre, allant de guerres impérialistes à des attentats islamophobes. Rien de tout cela n’est nouveau. Mais bien des gens convaincus que les musulmans sont ennemis et bourreaux peinent à les concevoir aussi comme des victimes.

Et pour le dire simplement, les personnes musulmanes ne sont ni pires ni mieux que d’autres. Elles ne sont pas une catégorie d’humains à part. Certains sont épris de justice, d’autres sont égoïstes, certains sont bienveillants, d’autres avides de pouvoir. Certains sont comme-ci et d’autres sont comme ça. Il n’y a pas de nature musulmane génératrice de problèmes. Juste des gens parmi d’autres. Ça tombe sous le sens.

Ce texte est le dernier d’une série de trois chroniques portant sur l’islamophobie.

À lire aussi: 

L’islamophobie est bel et bien du racisme (première partie)

La critique, d’accord, mais la haine, non (deuxième partie)

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