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La grande aventure

Foulard lumière

Carrousels et rires certains. Vous souvenez-vous de Bénito? Je vous en ai tenu salon, l’hiver dernier, alors que je constatais avec effroi que mon digne trois et demi que j’épousais depuis 10 ans était désormais le repaire d’une toute, mais alors là d’une toute petite souris. Un souriceau au regard de miel.

Je vous y racontais aussi qu’après la frayeur apoplexique de la vilaine découverte (précédée d’un déni de calibre Guinness et d’un très long cri), je m’étais trouvée incapable de la combattre à la pointe de l’épée.

Bien entendu, la toute première fois qu’on aperçoit cette petite silhouette furtive et sombre longer le mur de son logis, ce logis que l’on tente, à bout de bras, de parfumer pis d’entretenir au meilleur de notre pouvoir, vous savez, sous ce bienveillant dôme que l’on appelle sécurité et chaleur, il est évident que le premier réflexe est d’aller saluer cette chose avec un lance-flammes.

Mais. Je n’ai pas grandi entourée de champs, où la présence de souris occasionnelles est moins anodine, peut-être plus routinière, une vision que j’assaisonne de cette sotte romance où l’on chasse les rongeurs d’un vague coup de balai et hop! ILS SONT PARTIS.

Ma première rencontre avec ce tout petit animal (j’ai toujours juré qu’il n’y avait eu qu’une seule souris; il est fort possible que j’aie raconté mes secrets à 27 rongeurs différents, qui se relayaient pour venir voir la folle aux pupilles en forme de cœur) se déroula, étrangement, sous le signe du grand amour.

Dans l’incapacité à ne serait-ce que m’imaginer installer un piège à springs, ou cette vilaine surface collante où les petits animaux meurent dans d’atroces souffrances, ou encore semer du poison ça et là, en attendant que Bénito se dessèche de l’intérieur et meure en n’ayant jamais vu la mer, derrière mon four.

Bénito, mon souriceau, avait fini par partir de lui-même, sur mes judicieux conseils (et mes prières à la santa maria).

Eh bien oh! La surprise! Voilà qu’il y a quelques jours, j’entendis ce grattement familier dans la nuit noire. Réminiscence de joie mêlée de colère, de découragement et d’une touchette d’horreur. Ben sûr qu’elles reviennent par cette toute petite porte que je n’ai jamais repérée, quand le froid embrasse la ville. Mais cette année, malgré tous ces beaux souvenirs tissés avec Bénito, j’ai décidé que Faustina n’allait pas bercer mes nuits ni faire la loi avec ses petites bottes à cap.

Eh bien oh! La surprise! Voilà qu’il y a quelques jours, j’entendis ce grattement familier dans la nuit noire.

Dubitative, je suis allée me procurer cette boîte (il en existe plusieurs modèles), toute simple, qui permet de capturer les visiteuses en manteau de fourrure gris pâle sans les blesser, pour ensuite les libérer dans la nature avec leur petit baluchon et leur discman.

Je suis peut-être en retard sur les nouvelles, mais ÇA FONCTIONNE. À merveille.

J’ai, hier matin, transporté Faustina au milieu d’un grand parc (c’était moi, la dame qui marchait en essayant de rassurer une boîte de plastique), dans un petit buisson où les feuilles mortes lui donneraient peut-être asile et petite chance pour la suite.

Faites flotter votre navire comme bon vous semble, mais je me devais de vous confirmer que la douceur, même pour la peste, est bonne au cœur. La bise.

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