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Le CELIAPP sera-t-il vraiment efficace pour l’accès à la propriété?

Illustration montrant un homme tirant sa tirelire devant une maison pour illustrer le fait d'économiser avec un CELIAPP comme moyen d'accès à la propriété
Photo: iStock

Un récent sondage effectué auprès de 300 Canadiens montre que près de 70% de ceux qui souhaitent acquérir leur premier bien immobilier pensent que le Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) n’aura pas ou peu d’impact positif sur leur accès à la propriété.

Le gouvernement fédéral a évoqué, lors de l’annonce du budget pour l’année 2022, l’instauration du CELIAPP dès 2023. Ce dernier vise à aider les Canadiens à acheter leur première maison. Ce compte non imposable permet ainsi d’épargner jusqu’à 40 000 $ au total, à raison de 8000 $ maximum par année.

Le sondage, réalisé pour le compte de la firme Hardbacon, montre que près de 89% des Canadiens interrogés souhaitent devenir propriétaires.

Comme le CELI, le CELIAPP est un compte permettant d’épargner à l’abri d’impôt. [….] Mais c’est le manque d’argent pour y cotiser qui est le vrai problème.

Stefani Balinsky, rédactrice en chef chez Hardbacon

Sur l’ensemble des répondants, 70% disent vouloir utiliser le CELIAPP pour accéder à la propriété. Pour le reste, plus de la moitié ne comprennent pas les avantages du CELIAPP. Une proportion de 46% d’entre eux ne pense même pas avoir assez d’argent pour y cotiser.

L’étude conclut que 72% des Canadiens désirant devenir propriétaires pour la première fois pensent que le CELIAPP n’aura pas ou peu d’impact positif sur leur projet immobilier.

L’aide la plus importante: les parents

Pour accumuler leur mise de fonds, 17% des répondants expliquent qu’ils recevront une aide de leurs parents. Parmi eux, 47% n’auront pas besoin de rembourser quoi que ce soit, car l’aide de leurs parents sera considérée comme un don.

«Le sondage révèle que c’est la contribution financière des parents qui aide le plus. […] Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a accès à une telle ressource», déclare Stefani Balinsky.

Pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le CELIAPP n’est pas une solution. Il représente des investissements mal orientés qui ne ciblent qu’une partie de la population avec de hauts revenus.

«On doute que le CELIAPP soit vraiment nécessaire et on ne pense pas que c’est ça qui va régler l’accès à la propriété pour les ménages qui n’ont pas de revenus importants ni de grosse épargne», explique la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme.

Au contraire, elle explique que cette mesure privera à la fois l’État de revenus en plus d’avoir un impact sur les ménages locataires.

«Quand ces gens-là achètent un logement dans les quartiers, ça mène finalement à des reprises de logements et à des départs de locataires», explique Véronique Laflamme. «On a l’impression pour l’instant que le fédéral continue de s’éparpiller […] dans des initiatives qui ne répondent pas vraiment aux besoins des ménages.»

Selon elle, Ottawa a un «bon discours», mais ce discours se traduit dans des mesures concrètes qui ne vont pas au bon endroit.

«Pendant ce temps, il y a très peu d’investissement consacré pour renforcer le secteur du marché privé qui permet à des familles à revenus modestes de se loger décemment et d’avoir une sécurité d’occupation», dit Véronique Laflamme.

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