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La formation n’est plus le gage d’un bon revenu

Photo: Archives | Métro

Les jeunes sont de plus en plus scolarisés, mais sont pourtant plus pauvres que les membres des générations précédentes.

Un vieux diction veut que «celui qui s’instruit s’enrichit». Il semble que ce ne soit plus le cas.

Selon une étude récente du Conference Board du Canada, dont les données provenaient des déclarations de revenus, l’écart du revenu moyen entre les travailleurs plus âgés et les plus jeunes s’est creusé depuis le milieu des années 1980. À cette époque, le revenu moyen disponible des travailleurs de 50 à 54 ans était en moyenne 47% plus élevé que celui des 25 à 29 ans, alors que ce même écart était de 64% en 2010.
La génération montante est la plus scolarisée de l’histoire: 42% des étudiants possèdent un diplôme collé­gial ou universitaire à la fin de leurs études. Mais au lieu de voir son pouvoir d’achat augmenter, cette génération ne jouit pas du niveau de revenu de ses prédécesseurs. Que s’est-il donc passé? Trois explications sont fréquemment avancées.

La première est qu’il est normal que les jeunes travailleurs gagnent moins que les plus âgés en début de carrière, car les postes qu’ils obtiennent ne sont pas aussi bien rémunérés que ceux qui demandent plus d’expérience. D’ailleurs, l’augmen­tation des salaires est souvent régie par des règles d’ancienneté. Il n’y a pas de doute que cela explique une partie de cet écart de revenus, surtout quand on sait que même les jeunes syndiqués commencent à des salaires plus faibles que leurs prédécesseurs, en raison des nombreuses clauses «orphelin».

Une deuxième explication est que le nombre de postes demandant des études augmente moins vite que celui des nouveaux diplômés qui peuvent les occuper. Cette explication nous rappelle que le simple fait de produire une main-d’œuvre scolarisée n’est pas, en soi, une garantie qu’elle occupera de bons emplois. Si la création d’emplois est trop faible, les jeunes devront se rabattre sur des emplois qu’ils auraient pu occuper sans une longue scolarité à des salaires moindres, comme on le sait déjà.

Une dernière explication est que les employeurs cherchent constamment à réduire l’embauche grâce aux gains de productivité et aux nouvelles technologies. Cette approche affecte surtout les jeunes diplômés qui cherchent un premier emploi. Si cette tendance s’accentue, la compétition pour les postes d’entrée va augmenter et les salaires vont diminuer encore une fois.

L’époque où le simple fait de détenir un diplôme était le gage d’un bon emploi est donc bel et bien révolue. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus étudier, mais plutôt que, si on désire un emploi rémunérateur, il faut faire preuve de prudence au moment de choisir une formation. Généralement, les formations à caractère professionnel, qui mènent à des postes précis et faciles à cibler, mènent aussi à de meilleurs salaires et à une insertion en emploi plus facile.

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