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L’art du «bootstrapping»

Photo: Métro

Le bootstrapping ou autofinancement est l’art de se lancer en affaires par soi-même, sans recevoir d’argent d’une banque ou d’un investisseur. À cent lieues du mythe de la start-up millionnaire, cet entrepreneuriat du possible, plus répandu qu’on le croit, permet une gestion plus efficace de sa compagnie.

Loin d’être l’entrepreneuriat des pauvres, le bootstrapping permet de mettre en place des pratiques pour mieux gérer sa société. Pour surmonter l’absence de financement au départ, il faut cependant s’assurer de contrôler ses dépenses au maximum, de centrer son produit autour de son client et de suivre chaque dollar dépensé à la trace.

La gestion des coûts
La première source de dépense d’une entreprise est généralement les salaires. Il peut donc être intéressant de conserver un emploi de jour pour quelque temps après avoir lancé sa petite entreprise. C’est particulièrement vrai si le travail peut être étalé dans le temps.

Les services professionnels sont une autre source de dépenses importante. Plusieurs entrepreneurs doivent devenir rapidement des experts en comptabilité ou acquérir des compétences juridiques, parce qu’engager des comptables ou des avocats coûterait trop cher. Il est cependant possible d’échanger des services professionnels: la conception d’un site web contre les conseils d’un juriste pour la rédaction de conditions, ou encore contre des conseils fiscaux. De nombreuses ressources sont aussi offertes en ligne. L’internet est, par exemple, l’outil numéro un de Kim Auclair, fondatrice de la communauté de produits Apple MacQuébec et gestionnaire de la communauté numérique Niviti: «Communauté web, cours gratuits, entrepreneurs qui partagent leur expérience en ligne… Pour ma part, j’ai beaucoup appris en lisant des blogues», raconte la jeune femme qui s’est lancée en affaires à 18 ans.

Il est également possible d’économiser en partageant un espace de travail avec d’autres petites entreprises au lieu d’avoir son propre bureau ou son propre immeuble. Cela permet en outre des échanges complémentaires, comme l’entraide entre graphistes et programmeurs.

Une entreprise centrée sur le client
Une autre clé du bootstrapping, c’est d’être entièrement centré sur le client. «Il faut aller parler au client, être sur le terrain», explique Jean-Benoît Aubé, du Service d’aide aux jeunes entrepreneurs (SAJE). Plusieurs font l’erreur de travailler de façon trop théorique. Il faut au contraire travailler avec des clients potentiels et s’assurer que son produit répond aux besoins du marché. La clé est de vendre rapidement. Si on développe le produit avec le client, il est possible que celui-ci accepte de le précommander, ajoute Jean-Benoît Aubé.

Compter chaque dollar
Pour réussir en s’autofinançant, il faut aussi consigner précisément chaque dépense. Beaucoup de gens adoptent la stratégie de la boîte à chaussures. «Ils mettent toutes les factures au même endroit et les traitent à la fin de l’année, déplore Jean-Benoît Aubé. Par conséquent, ils sous-estiment souvent les montants qu’ils dépensent.» Il est par ailleurs important d’ouvrir un compte en banque distinct pour la nouvelle compagnie afin d’avoir un portrait clair de sa rentabilité.

Enfin, on doit se fixer certains objectifs à court terme, se demander constamment si l’entreprise se dirige vers la rentabilité et ne pas hésiter à changer de cap si ce n’est pas le cas. On évite ainsi d’investir son temps et son argent dans un modèle d’affaires qui n’est pas viable!

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