Soutenez

Denis Gagnon: L'homme devenu icône de la mode montréalaise

Catherine Girouard - Métro

Avec plus de 10 ans de carrière derrière la cravate, le designer québécois Denis Gagnon occupe maintenant une place bien à lui dans le monde de la mode montréalaise. Entretien avec celui qui est devenu le maître incontesté du noir et du cuir.

Reconnaissable entre tous à sa légendaire paire de lunettes et reconnu comme étant l’un des desi-gners québécois les plus importants de sa génération, Denis Gagnon est encore une fois de la partie cette année au Festival mode et design de Montréal (FMDM). Au côté d’une soixantaine d’autres créateurs d’ici, l’homme de mode présente trois de ses créations, tirées de sa collection automne-hiver, dans le cadre de l’événement spécial Montréal Love Fa­shion, dont le styliste invité est Yso, avec qui Denis Gagnon a produit sa première collection en 1998.

Métro s’est entretenu avec Denis Gagnon, dont la carrière a pris son envol à peu près à l’époque où le FMDM était tenu pour la première fois, au tournant des années 2000.

Que signifie pour vous le Festival mode et design de Montréal?
C’est un événement important qui s’adresse au grand public, un événement festif qui s’inscrit parmi les événements estivaux de la métropole, comme le Festival de jazz. C’est la septième ou huitième fois que j’y participe. Et ce que j’aime particulièrement de cet événement, c’est qu’il soit extérieur. Nous devons composer avec les risques d’intempéries, mais j’adore les défilés extérieurs, dans la rue ou dans un jardin. C’est magnifique.

On vous appelle souvent «l’enfant terrible de la mode québécoise». Aimez-vous ça?

Ce n’est pas moi qui me désigne comme cela, ce sont les autres. Mais je pen­se que je suis moins terrible qu’avant, je me suis assagi, je suis plus accessible…

Quel nom vous donneriez-vous, alors?
Denis Gagnon.

Le cuir et le noir sont vos matière et couleur fétiches. Pourquoi?
Le noir est une couleur qui m’a toujours plu. Pour mes collections, je ne vois parfois que du noir, parfois que de la couleur. J’écoute mes feelings. Outre le fait qu’il fasse un peu chaud l’été pour en porter et que cette couleur soit souvent associée au deuil, pour moi, le noir est une couleur qui dégage de la joie, de l’élé­gance et une certaine grâce, et qui s’agence bien avec toutes les autres couleurs. Pour ce qui est du cuir, je le tra­vaille depuis 10 ans, depuis mes débuts, et c’est tout simplement une ma­tière que j’adore. C’est pour moi une deuxième peau.

Pour vous, qu’est-ce qu’une création réussie?
C’est quelque chose que tu peux porter tous les jours et à toutes les sauces. Mais c’est une question de goût personnel. Une création réussie, c’est quelque chose qui devient merveilleux pour toi, comme un bijou, que tu t’appropries et à quoi tu t’associes.

À votre avis, les créations des designers québécois et canadiens sont-elles assez accessibles au grand public?

Pour ce qui est des miennes, non, pas vraiment. Mes vêtements sont vendus chez Holt Renfrew, mais ils seront plus accessibles à partir du 26 août, alors qu’une de mes collections sera en vente chez Bedo. Mais, en général, je crois que les créations de nos de­signers sont plutôt accessibles. Plusieurs travaillent à cela, et on trouve en magasins plusieurs pièces qu’on voit dans les défilés du FMDM.

Dans les défilés de mode, les designers présentent souvent des créations très extra­va­gantes, loin du prêt-à-porter. Pourquoi?
Un défilé, c’est un show : on veut divertir les gens. Ce serait ennuyeux si on ne montrait qu’une paire de jeans et un t-shirt. Nous voulons montrer l’esprit qui anime nos collections. Le côté créatif est toujours très poussé, on veut montrer jusqu’où on est capable d’aller. En magasin, c’est très différent; on garde l’essence et on épure pour que nos vêtements soient plus
accessibles et portables.

Les grosses lunettes, du même genre que les vôtres, sont maintenant en vogue. Croyez-vous avoir contribué d’une certaine façon à cette mode?
J’y ai contribué au même titre que tout le monde qui porte de grosses lunettes. Je ne suis pas le seul et je ne suis pas le précurseur; j’ai acheté l’idée d’un autre. Une mode, ça se crée avec la masse. Si les gens voient de plus en plus de personnes porter de grosses lunettes, ils vont vouloir en porter à leur tour. C’est une question de répercussion.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.