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COVID-19: les principaux vaccins n’empêcheraient pas la transmission

Une personne du corps médical tient une seringue et une fiole dans les mains.
Photo: Fiona Goodall/Getty Images

Les vaccins contre la COVID-19 les plus prometteurs confèrent bien une protection contre la maladie, mais ils ne réduisent pas efficacement la transmission, d’après une revue de la littérature scientifique publiée dans Nature. Explications.

Pour l’heure, on compte neuf vaccins-candidats déjà en phase III, et des données encourageantes pour les tests en phase I et II, indique l’article scientifique publié le 23 septembre. 

Rappelons que les essais de phase III regroupent souvent des centaines ou des milliers de participants dans différents pays. Le but principal est d’observer l’efficacité et les bienfaits du vaccin et de les évaluer par rapport aux risques éventuels qu’ils posent. 

Certains vaccins pourraient même être déjà sur le marché en 2020, peut-on y lire. 

Mais même si tout cela est encourageant, de nombreuses inconnues demeurent. 

Une limite des vaccins: les voies respiratoires supérieures

Jusqu’à présent, les chercheurs supposent que les anticorps neutralisants fournissent une protection contre la maladie. Toutefois, tous les vaccins actuellement à l’essai ne sont administrés que par voie intramusculaire. Ce qui vient avec certaines limites, remarque-t-on dans l’article de Nature

Si une telle façon de faire parvient à protéger les voies respiratoires inférieures (en gros, trachées et bronches), elle n’entraîne cependant pas de réponse adéquate dans les voies respiratoires supérieures (nez, bouche, larynx). Contrairement à ce que fait l’infection naturelle. 

En clair, on a potentiellement des vaccins contre la COVID-19 qui protègeraient des maladies symptomatiques et en réduiraient la gravité, mais qui n’empêcheraient pas la transmission du virus. 

À l’heure actuelle, il est également impossible d’induire ce que l’on appelle en jargon médical une «immunité stérilisante» dans les voies respiratoires supérieures, soit la certitude de ne plus être contaminé par la maladie. 

Cela dit, les chercheurs Peiris et Leung indiquent dans un commentaire publié dans la revue The Lancet que l’immunité stérilisante dans les voies respiratoires supérieures a été revendiquée par une étude, mais la publication de ces données reste encore à venir. 

Plusieurs inconnus demeurent

D’après l’article dans Nature, la réponse immunitaire pourrait être plus forte si le vaccin était inoculé par voie intranasale. 

Malheureusement, très peu de vaccins adaptés à la vaccination intranasale sont en cours de développement et aucun en cours d’essai clinique. 

Ce n’est pas la seule inconnue qui demeure. Par exemple, on ne sait toujours pas combien de temps l’immunité du vaccin va durer. À date, les chercheurs n’ont pas pu déterminer si les réponses immunitaires induites par le vaccin étaient plus longues ou plus courtes que celles d’une infection naturelle. 

L’autre inconnue c’est la façon dont les personnes âgées (les plus à risque) répondront au vaccin. Selon l’article, les tests indiqueraient déjà qu’elles y répondent moins bien. D’autres versions du vaccin pourraient donc être nécessaires pour augmenter les réponses immunitaires dans ce groupe d’âge. 

Quant aux plus jeunes, ils sont plus susceptibles de présenter de plus forts effets secondaires à la suite d’une injection. Il faudrait donc peut-être produire des vaccins contre la COVID-19 à plus faible dose pour eux. 

On ne sait toujours pas non plus à qui sera inoculé le vaccin en priorité. Probablement les groupes à haut risque et les personnes dans le milieu de la santé, mais ce point reste encore à déterminer. 

L’approvisionnement en seringues, flacons, verres, etc. pourrait aussi devenir un problème en raison du grand nombre de doses nécessaires. 

Le Canada pourrait obtenir 282 millions de doses

Parallèlement à ces essais cliniques, le gouvernement canadien s’est déjà entendu avec plusieurs compagnies pharmaceutiques, dont Pfizer, Moderna, Novavax, Johnson & Johnson ainsi que Sanofi, GlaxoSmithKline et, plus récemment, AstraZeneca. 

Ces compagnies travaillent de façon indépendante pour concevoir un candidat-vaccin contre la COVID-19. 

Grâce à ces ententes, le Canada pourrait ainsi obtenir jusqu’à 282 millions de doses de vaccin contre le coronavirus. Pour cela, il faudra bien sûr que les projets des six compagnies aboutissent.

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