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Agriculture, entre le présent et les technologies

Des centaines de millions de gardiens de troupeaux gèrent des pâturages qui couvrent un tiers de la surface terrestre de la planète. Photo: Wathiq Khuzaie/Getty Images

L’agriculture joue un rôle clé dans le combat contre les changements climatiques, la croissance de la population et les crises mondiales. Métro s’est intéressé à cet enjeu.

Les développements et innovations technologiques, y compris l’intelligence artificielle et la robotique, touchent déjà différentes industries. L’agriculture et les champs du monde entier ne font pas exception.

Les spécialistes s’attendent à ce que l’utilisation de technologies émergentes sur le terrain joue un rôle clé dans l’amélioration de la productivité et des rendements nécessaires pour nourrir une population croissante. Ces nouveaux outils sont en train de redéfinir le travail journalier des agronomes et des producteurs de denrées alimentaires, alors de donner à la main-d’œuvre agricole avec les compétences nécessaires sera crucial pour une adoption massive.

L’automatisation des processus existants et le développement de processus signifient que de nombreux travailleurs devront réapprendre leur métier. Tous les emplois dans l’écosystème, mais aussi les compétences et les capacités requises pour réussir dans ces professions, sont en voie d’être redéfinis.

Selon Tanha Talaviya, chercheure au Département d’ingénierie informatique à l’Université Indus Ahmedabad, en Inde, l’automatisation en agriculture représente la principale préoccupation ainsi que le principal problème émergent dans le monde entier.

«La population augmente énormément et avec cette augmentation, la demande pour la nourriture et l’emploi augmentent également. Les méthodes traditionnelles utilisées par les agriculteurs n’étaient pas suffisantes pour répondre à ces exigences. Ainsi, de nouvelles méthodes automatisées ont été introduites. Ces nouvelles méthodes satisfaisaient les besoins alimentaires et offraient également des occasions d’emploi à des milliards de personnes. L’intelligence artificielle dans l’agriculture a apporté une révolution agricole», explique Mme Talaviya dans la revue spécialisée Science Direct.

«La principale préoccupation est d’auditer les différentes applications de l’intelligence artificielle en agriculture comme pour l’irrigation, le désherbage, la pulvérisation à l’aide de capteurs et autres moyens embarqués dans des robots et des drones. Ces technologies évitent l’utilisation excessive d’eau, de pesticides, d’herbicides, maintient la fertilité du sol, en plus d’aider à l’utilisation efficace de la main-d’œuvre, à élever la productivité et à améliorer la qualité.»

Un métier millénaire clé

Il y a aussi le cas de centaines de millions de pasteurs qui gèrent des pâturages qui couvrent un tiers de la surface terrestre de la Terre et leur rôle clé dans l’agriculture. En raison de leur importance, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture propose qu’on observe, en 2026, l’Année internationale des prairies et du pastoralisme.

«Il est important de noter que lorsqu’on parle d’agriculture, on ne se limite pas à la production de plantes. Les systèmes alimentaires, l’élevage, l’aquaculture et la foresterie sont également pris en compte. L’élevage est une partie importante de la valeur de production de l’agriculture, alors que le pastoralisme est un élément central dans la promotion de l’agriculture familiale. Les éleveurs ont besoin que les prairies, où les pâturages sont générés, prennent de l’expansion et ils en prennent soin. C’est un mode de vie qui va avec une production à petite échelle qui est moins destructrice avec la durabilité avec l’environnement», indique Juan Ernesto Sepulveda, un expert en sécurité alimentaire, qui détient un doctorat en économie de l’Université de Campinas, au Brésil.

«Espérons que cela placera les pasteurs sur le devant de la scène afin que nous puissions tous apprendre», résume Ian Scoones, professeur et chef du programme de recherche PASTRES (Pastoralism, Resilience and Uncertainty, pastres.org).

Métro s’est entretenu avec Ian Scoones pour en apprendre plus.

Trois QUESTIONS à…  

Ian Scoones, professeur et chef du programme de recherche PASTRES (Pastoralism, Resilience and Uncertainty, pastres.org), qui est présent dans six pays sur trois continents et qui est établi à l’Université de Sussex, au Royaume-Uni.

Quelles nouvelles technologies sont utilisées en agriculture moderne ?

Les défis reliés aux changements climatiques et à la variabilité accrue de l’environnement nécessitent des compétences et des technologies particulières. L’un des groupes de personnes les plus qualifiés et capables de résoudre ce problème sont les pasteurs, des éleveurs de bétail qui vivent dans certains des environnements les plus difficiles de la planète. Ils utilisent des méthodes de pâturage qualifiées pour tirer le meilleur parti de la variabilité et s’assurer que les animaux ont la meilleure nutrition malgré les ressources fluctuantes. Les déplacements flexibles à travers les parcours sont au cœur de cette stratégie.

Comment est-ce que cela touche les pasteurs ?

Trop souvent, les compétences des éleveurs et l’importance de la mobilité sont ignorées ou, pire, remises en cause par des plans d’implantation et de modernisation mal pensés au nom du «progrès». Mais cela peut saper les compétences et les technologies mêmes qui sont essentielles pour prospérer dans un monde incertain. Heureusement, l’Année internationale des prairies et du pastoralisme est proposée en 2026, et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture vient de l’approuver.

Dites-nous en plus par rapport aux changements climatiques et l’agriculture.

Les pasteurs ont toujours vécu avec et à partir de la variabilité. Ils ont appris à répondre à l’incertitude. Ce sont là les compétences nécessaires pour vivre avec les changements climatiques. Alors que la production animale industrielle peut entraîner des émissions élevées et des effets nocifs sur le climat, les systèmes extensifs mobiles avec pâturage léger peuvent préserver l’environnement et sauver le climat.


Des investissements en hausse

Les dépenses mondiales en technologies et systèmes agricoles intelligents et connectés, y compris l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, devraient permettre de tripler les revenus d’ici 2025, atteignant 15,3 milliards de dollars, selon BI Intelligence Research.

Les dépenses consacrées aux technologies et solutions d’intelligence artificielle dans le seul secteur agricole devraient passer de 1 milliard de dollars en 2020 à 4 milliards de dollars en 2026, atteignant un taux de croissance annuel composé de 25,5%, selon Markets&Markets.

La surveillance de l’agriculture utilisant l’Internet des objets est le segment des technologies agricoles intelligentes et connectées à la croissance la plus rapide, qui devrait atteindre 4,5 milliards de dollars d’ici 2025, selon PwC.

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